Loading 3

[Loading] John Scarr : Grandeur et décadence de la série Golden Axe

Loading Golden Axe


Cette semaine nous recevons pour son premier [Loading] John Scarr, l’un de nos premiers lecteurs, accroc aux jeux old school ! Il commence ici avec la première partie d’un dossier qu’il consacre à Golden Axe. En ce qui me concerne, puisque c’est l’un de mes meilleurs souvenirs de jeux vidéo, c’est un grand plaisir de lui laisser la parole !


Première partie

Golden axe premier du nom

Golden Axe


Golden kwa ?

Un musclé à moitié à poil, torse huilé et grosse épée en mains, une amazone aux formes généreuses avec son deux pièces rouge et ses sortilèges de feu, et enfin un nain barbu avec un casque à cornes et une hache à double tête plus grande que lui.

Non je ne vous parle pas de Conan ou d’une illustration de Frank Frazetta mais bien de Golden Axe, un jeu de beat them all à l’arme blanche sorti en 1989 sur la borne d’arcade Sega system 16 puis sur Megadrive et Master-system la même année. Je vous propose de retracer l’histoire de la série rapidement sur KMG, de son apogée jusqu’à ses tentatives de renouvellement foutage de gueule.

J’ose espérer que cela vous donnera l’envie d’essayer ce qui fut autrefois un véritable petit bijou mais aussi un jeu qui fit le sacrifice de mes nombreux mercredis après midi lorsque je n’étais qu’un gosse.

J’ai personnellement joué à Golden Axe (arcade et Megadrive), à Golden Axe 2, Golden Axe 3 et enfin Golden Axe : The revenge of Death Adder (le meilleur de tous à mon avis).


Comme un véritable film de bagarre :

Golden Axe met en scène un « grand méchant », Death Adder dont le nom et le character design resteront célèbres. Ce dernier, avide du pouvoir détenu dans la golden axe, enlève et massacre les villageois locaux à l’aide de sa monstrueuse armée. Mais trois héros eux-mêmes victimes du tyran ne l’entendent pas de cette oreille et comptent bien donner une bonne leçon au grand vilain Death Adder.


Golden Axe


Vous l’aurez compris, l’intrigue et le scénario ne sont pas les points forts de Golden Axe. Néanmoins nous verrons que son système simple et bien réalisé feront de lui un jeu ayant marqué certains esprits.

Golden axe propose donc de choisir parmi trois héros eux-mêmes victimes du grand méchant, chacun avec leurs caractéristiques propres mais avec des mouvements et des contrôles en commun. Cela a permis aux joueurs d’avoir à l’époque la possibilité minimale de « choisir » et par la suite de conserver un attachement à un ensemble de personnages qui reviendront plusieurs fois dans la saga. Mais mieux encore, dès la version arcade de 1989, Golden Axe intègre un mode coopératif qui lui permet d’être encore très agréable à parcourir entre amis aujourd’hui.

Nos trois guerriers vont disposer d’une touche pour sauter, une pour frapper et d’un troisième bouton entièrement dédié à un système de magie. On pourra également courir, faire un saut avec élan, de même que des attaques sautées, en course ou en appuyant sur le saut et l’attaque simultanément.

Chaque personnage dispose de sa propre barre de magie qu’on peut remplir sur différents levels à l’aide de potions récoltées en frappant des gnomes. La magie apporte des effets graphiques rafraichissants à l’écran et permet de donner une plus grande distinction aux trois personnages.

Parlons-en d’ailleurs des trois héros de la saga !


Golden AxeAxe Battler : Le guerrier à la Conan, version brun et slip bleu, il dispose d’une barre de magie allant jusqu’au niveau quatre. Il dispose de la magie de la terre. Sa mère fut tuée par Death Adder.

Tyris Flare : Un des personnages ayant eu droit a un grand nombre de fan arts sans doute du fait de son physique, elle dispose d’une épée et de sorts de feu particulièrement puissants, vu qu’ils peuvent atteindre le niveau six. Elle perdit ses parents à cause de Death Adder.

Gilius Thunderhead : Le nain barbu à la hache à deux mains, il dispose d’une barre de magie allant jusqu’au niveau trois. Il est néanmoins souvent choisi du fait de la portée de sa hache, un peu plus grande que les deux autres. Lui lutte pour venger son frère.



Krom !

Au niveau du gameplay Golden Axe se démarque à l’époque par sa prise en main particulièrement simple et qui permet tout de même une variation dans les différents types d’attaques qu’on peut réaliser. Il allie à cela un système de magie basique mais agréable. On trouvera en effet des petits nabots avec un sac, qui au cours des levels ou des phases bonus peuvent droper des potions magiques (qui vont faciliter notre survie) ainsi que des rôtis qui vont eux rétablir notre énergie. La progression se fait en scrolling horizontal, et l’on peut se déplacer sur l’écran dans n’importe quel sens, ce qui est en soi au cœur de la façon de combattre (plus on a d’espace, plus on a l’avantage, moins il y a d’espace et plus il y a d’ennemis plus on en bave).


Golden AxeGolden Axe


A dada :

Autre petit intérêt dans Golden Axe, la possibilité de chevaucher diverses montures fantastiques : au programme deux types de dragons et le célèbre « Chicken Leg », une sorte de cuisse de poulet géante. Oui, rose et jaune, et qui donne des coups de queues.


Golden Axe


Les messants :

On rencontrera également dans nos périples différents types d’ennemis, qui sont d’ailleurs souvent occupés à maltraiter la population locale. Même si ce n’est guère visible en 2D, Golden Axe se veut avant tout sanglant et sombre, bien inspiré par l’univers des films d’action fantastiques de son époque.
Ces gros vilains sont, comme dans la plupart des beat them all, divisés en « henchmen » dont les couleurs changent au fur et à mesure des niveaux et en gros bonhommes plus méchants. On retrouve évidemment les idiots de base qui se composent d’un moustachu et de son collègue bossu armé d’un gourdin à pointes mais aussi des bonnes femmes à la hache et les redoutables squelettes. Pour les plus gros, on aura à faire à des chevaliers en armure modélisés à la « classique fantasy », des géants manipulant le marteau et enfin le Death Adder.


Golden Axe


Chaque ennemi de base dispose d’un panel de coups et d’animations propres, souvent assez identiques à ceux des héros ce qui ne vous laissera pas à l’abri d’une charge, d’un saut ou d’un tabassage en règle si vous n’avez pas le bon timing.


Golden AxeGolden Axe

Les gros bras font figure de boss et mini boss et peuvent vous saisir pour vous projeter en l’air lorsque vous tentez de les contourner. Ils donnent des coups de boucliers ou se replacent sans cesse. Ils sont particulièrement résistants et difficiles à vaincre, même malgré la faible IA de l’époque.

Les animations des chevaliers et de Death Adder sont d’ailleurs assez agréables à l’œil et le design de ces derniers, inspirés des dessinateurs de fantasy de l’époque, me plaît toujours autant et a marqué de nombreux fans de la série. Death adder est une sorte de géant avec un casque cornu caractéristique, un physique à la 300 et une allure martiale sans aucune délicatesse. Simple, efficace et attachant, du gros bourrin comme on en fait plus.


Golden Axe


Une note sur la bande son :

Les sounds effects sont, sur la version arcade, pas trop mal. Les bruits des épées et des diverses morts de vos adversaires sont assez convaincants, hélas ceux-ci sont modifiés dans la version Megadrive et donnent un rendu assez mitigé et désormais bien dépassé.

Quant à la musique, même si on ne verse pas dans la beauté d’un Final Fantasy VI ou d’un Streets of Rage, elle demeure tout de même agréable et comporte des thèmes dont l’oreille peut assez aisément se souvenir. Preuve en est des quelques remix de fans qui démontrent, avec des instruments modernes, de la qualité des compositions de l’époque. Le thème final de Death Adder est remarquable de même que la toute première musique « Wilderness » ou la plus dynamique « Battlefield », le tout est particulièrement entrainant et réussi et s’intègre parfaitement au jeu et à son ambiance. Bref malgré le peu de diversité permise par un jeu de 1989, on ne ressentira pas un sentiment d’horreur à l’écoute des bandes sons originales du jeu (contrairement à bien des titres ayant hélas fort mal vieillis).





En résumé ce qui m’a plu dans le Gameplay de Golden Axe, et qui certainement doit justifier son succès de l’époque, c’est le mélange de toutes ces petites choses anodines et simples mais agréables. On entre de suite dans le vif du sujet, par un gameplay de prise en main rapide mais qui demande tout de même du temps pour atteindre un bon niveau. Une difficulté bien dosée, qui nous laisse à la fois apprécier toute la simplicité des commandes tout en ne nous prenant pas pour des cons au niveau du challenge du jeu.


Golden Axe


On ajoute à cela des petits éléments attachants et stratégiques comme les potions par exemple et les gnomes qui les droppent, qui sont une ressource rare de même que les montures. Et c’est toute cette petite stratégie des potions et des montures qui va se retrouver au cœur du jeu en coopération : il s’agit de savoir qui va ramasser les potions ou qui va prendre la barre de vie supplémentaire. Il va falloir d’ailleurs tirer parti des différents profils pour agrémenter ces choix (exemple ;  c’est souvent Tyris qui va ramasser les potions afin d’atteindre des niveaux plus élevés d’efficacité vu que c’est la seul à lancer des sorts du dernier niveau).

On comprend alors bien la qualité arcade du titre et son succès immédiat sur les bornes à cette époque.


Golden AxeGolden Axe


Les personnages du jeu sortent de la borne d’arcade et se mettent à courir après les joueurs (fin arcade du titre).

Le portage sur Megadrive la même année que la sortie arcade va amener une version presque identique. Elle est cependant moins riche en animations et plus simple que son ainée (les big guy perdent par exemple la capacité à projeter les personnages, et les chevaliers sont moins réactifs lorsqu’on les charge, aussi le fait de pouvoir s’ajouter de la vie). Elle intègrera cependant un niveau supplémentaire et un mode survie (nommé duel) qui consiste à combattre des vagues successives d’ennemis ou à émasculer son camarade de jeu.

La première version arcade, célèbre, comptera donc de nombreux portages plus ou moins réussis, parmi un nombre impressionnants de machines et ce dès 1989 pour certaines : Megadrive, Master system, Commodore 64, Amiga, Zx Spectrum, Amstrad, Atari St, Pc Engine.

Bref, ça fait un sacré tas de machines, mais déjà à l’époque le multiplateforme et le portage vont créer parfois des horreurs. Soit la machine sur laquelle le jeu fut porté n’était pas assez puissante (défigurant donc complètement l’image), soit le jeu est modifié (retirant le mode deux joueurs par exemple sur Master System). C’est la version Megadrive qui va sans doute le moins souffrir du portage arcade mais on retire les quelques animations de torture et le peu de pixels rouges qui giclent et on rend les Big-guy plus faciles à vaincre, les effets sonores vont quant à eux souffrir également du portage.



Golden Axe
La version commodore 64, Tyris est euh verte ?



Golden Axe
La version Master System, pas trop mal... Mais on perd tout l'intérêt du multijoueur.


Il me semble qu’il n’existe pas de différences entre les versions Pal/Us/Jap en ce qui concerne la version Megadrive. Contrairement aux modifiés Contrat Hard Cops, Streets of Rage et Shinobi. Sachant qu’à l’époque on pouvait modifier un sprite pour augmenter la taille d’une jupe jugée trop courte (c’est le cas de Blaze dans street of rage) ou parce que le héros ressemblait trop à Schwarzy ou Stallone.

Voilà, je crois que c’est déjà suffisamment long ! Merci à ceux qui auront pris la peine de lire jusqu’au bout. Je parlerai la prochaine fois de Golden Axe II et Golden III, si on m’y autorise !


Bonus : un petit Cosplay et quelques images de ce à quoi pouvait ressembler la boîte !


Golden Axe


Golden Axe


Golden Axe


Le grain de pixel d’Eskarina :

[Loading] est une rubrique publiée tous les jeudi, et c’est la vôtre. Elle a pour but de publier sur le blog les écrits / dessins / etc. de nos lecteurs. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos tests, strips, coup de cœur et de gueule si vous voulez les faire partager sur Kiss My Geek ! Vous pouvez nous envoyer tout ça à eskarina@kissmygeek.com et à oujiz@kissmygeek.com.


Recommandé pour vous

3 Comments

  • Reply
    On-Arap
    23 Déc 2010 6:47

    AAaaaah ! GoldenAxe ! toutes mon enfance.
    GG a toi.

  • Reply
    Gaskel
    23 Déc 2010 7:31

    sympa l’article , bien raconté de plus 🙂

  • Reply
    John Scarr
    24 Déc 2010 5:26

    ça rassure je vois que c’etait quand même connu 🙂 ! M’enfin content que l’article puisse plaire , je ferai la suite ^^

Répondre à John Scarr Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *