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[Test] Citizen Sleeper 2: Starward Vector

Key Art de Citizen Sleeper 2: Starward Vector

Une année s’est écoulée entre ma découverte de Citizen Sleeper et la sortie de Starward Vector, sa suite lancée uniquement en anglais début 2025. Étant bi-classé patient et pas-ouf-en-anglais, la sortie d’une traduction française ce 29 octobre 2025 était l’occasion parfaite pour me plonger dans ce second volet.

Si vous arrivez ici sans la moindre idée de ce qu’est Citizen Sleeper, on vous renvoie vers sa review très positive. Mais si Starward Vector repose sur les même fondamentaux, n’allez pas croire que la toute petite équipe derrière le jeu s’est montrée feignante, loin de là.

Space Oddity

Dans Starward Vector, on se retrouve à nouveau dans le corps d’un dormeur, un corps synthétique dans lequel une copie de notre conscience a été projetée. Si la narration reste avant tout textuelle, le jeu démarre tambour battant avant de laisser place à un didacticiel. Il n’est pas nécessaire d’avoir joué à Citizen Sleeper pour découvrir sa suite, mais on ne saurait que trop vous recommander de prendre quelques heures pour y jouer d’abord. On retrouve l’univers, les thématiques, certains protagonistes et les mêmes mécaniques de base inspirées de TTRPG.

Le didacticiel de

Même en ayant fini le premier jeu, j’ai trouvé ce didacticiel bienvenu, car les nouvelles mécaniques du titre arrivent vite et sont loin d’être négligeables. On retrouve les cycles (l’équivalent de journées dans le jeu) débutant toujours par un jet de plusieurs dès dont on affectera les résultats aux différentes tâches que l’on souhaitera réaliser. En fonction des compétences de notre personnage, chaque tâche sera associée à un malus ou à un bonus. Libre au joueur d’organiser au mieux ses cycles en fonction de ses résultats et des urgences du moment.

À cette recette de base viennent s’ajouter bon nombre de subtilités. Votre personnage va régulièrement subir du stress, matérialisé dans une jauge dédiée. Ce stress impacte les tout nouveaux points de vie de vos dès, qui sont au nombre de trois. Un dès perdant ses points de vie, c’est un dès inutilisable jusqu’à nouvel ordre. Moins de dés, c’est moins de chances pour mener rapidement à bien vos missions. Il faudra aussi parfois s’accommoder de dés « défaillants » qui ne vous offrent que 20% de succès possible à une action. Dans Citizen Sleeper 2, l’aspect survival que l’on ressentait dans les premières heures de son prédécesseur ne disparait jamais vraiment. Ici, vous manquerez toujours de quelque chose. De temps. D’un bon dès. D’une ressource. Ou de chance. Les mécaniques sont plus intriquées, pour un résultat à la fois plus punitif, mais aussi un peu moins accessible. Un mauvais enchainement de décisions douteuses et de lancés foireux peut vite se payer cher.

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Si Citizen Sleeper 2 reste avant tout un RPG narratif, il n’oublie donc pas d’être un jeu. Cet aspect survival est aussi renforcé par une gestion des ressources plus présente. Qu’il s’agisse de carburant, de rations ou de pièces rares, il faudra régulièrement consacrer quelques cycles pour gagner quelques cryos (la monnaie locale), explorer chaque lieu, refaire le plein et ainsi se garantir quelques cycles de paix. Et pourquoi se donner autant de mal ? Pour mieux partir à l’aventure !

We Are All Made of Stars

Si l’aventure s’articule autour de quelques hubs, assez similaire à l’Œil d’Erlin du précédent opus, vous aurez cette fois régulièrement l’occasion de partir en vadrouille pour mener à bien des tâches en tout genre. Pour cela le jeu vous met à disposition votre propre vaisseau, l’Astro, ainsi qu’une carte spatiale où apparaîtront régulièrement de nouvelles destinations.

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Rapidement, vous enchainerez les contrats pour lesquels vous pourrez sélectionner jusqu’à deux membres d’équipage parmi les différents PNJ prêts à partir à l’aventure avec vous. Chacun vous apportera deux dès à utiliser lors de votre aventure, pour un total de quatre actions supplémentaires à chaque cycle. Vos compagnons sont aussi sujet au stress et ils viennent aussi avec leurs propres points fort et points faibles. Charge à vous de les exploiter au mieux. Mais au-delà de ce petit renouveau côté gameplay, on apprécie surtout la porte que les contrats ouvrent sur tout un tas de situations différentes. Chaque contrat est une bulle de narration, aux tons et aux enjeux variés. La diversification est la plus belle réussite du jeu et elle permet d’enrichir considérablement l’univers qui se dessinait en toile de fond dans le premier Citizen Sleeper.

Sachez aussi que le dormeur que vous incarnez est traqué. Le jeu vous invite à vous mettre régulièrement en mouvement pour rester hors de portée de votre antagoniste. En plus des contrats, vous aurez régulièrement l’occasion de partir vers de nouvelles destinations, et donc de nouvelles intrigues. L’unité de lieu du premier jeu vole totalement en éclat. Conséquence directe, le jeu est sensiblement plus long, comptez dix à quinze heures pour en voir le bout. Les plus gourmands prendront sans doute plaisir à relancer une seconde partie pour explorer d’autres branches du scénario, en privilégiant certaines décisions ou en explorant des relations écourtées avec certains personnages.

Space Dementia

Même s’il reste parfois surprenant d’être à ce point noyé sous des pavés de texte dans un jeu, l’écriture toujours soignée de Gareth Damian Martin continue de nous porter à chaque instant. Il m’est d’ailleurs impossible de ne pas saluer l’impeccable travail de localisation du studio Riotloc (Baldur’s Gate 3, Expedition 33, etc.). Il se dégage de cette plume une réelle douceur, alors même qu’elle décrit un univers techno-futuriste un brin déprimant. Stardward Vector continue de nous nous fait aimer ses personnages et continue d’explorer en profondeur les thèmes abordés par le premier jeu. On a parfois l’impression de lire des nouvelles de Becky Chambers qui se dérouleraient dans l’univers de The Expanse.

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Et c’est finalement tout le paradoxe de ce Citizen Sleeper 2. En nous faisant voyager à travers l’espace, le jeu gagne une galaxie de personnages attachants et convoque des situations que l’on découvre toujours avec beaucoup d’enthousiasme, d’autant plus lorsqu’elles nous rappellent des monuments de la SF. Mais cette même diversité vient de pair avec quelques boucles de gameplay pas toujours très palpitantes. On apprécie donc d’autant plus la présence de trois niveaux de difficultés, que l’on peut modifier à n’importe quel instant. À mes yeux, Citizen Sleeper c’est avant tout de belles histoires portées par les merveilleuses illustrations de Guillaume Singelin et la musique envoutante d’Amos Roddy. Puisque les mécaniques parfaitement épurées du premier épisode me convenaient bien, j’ai vécu le plus gros de mon aventure en mode facile pour éviter d’ajouter trop de stress à cette aventure où la sensation d’urgence est déjà bien présente.

On a aimé :

  • Plus de variétés dans les personnages, les lieux et les situations
  • La durée de vie reste contenue
  • Le trio Gareth Damian Martin, Guillaume Singelin et Amos Roddy fonctionne toujours aussi bien
  • La traduction française impeccable
  • La difficulté modifiable à tout moment

On a moins aimé :

  • Des mécaniques moins épurées
  • Un jeu un peu plus punitif que son prédécesseur
  • L’impact de la collecte de ressources sur le rythme

Embarquez à bord si :

  • Vous aimez les aventures narratives
  • Vous appréciez la tendance solarpunk et les livres de Becky Chambers

Gardez vos cryos si :

  • Vous n’avez pas accroché au premier jeu
  • Vous piquez facilement du nez en lisant

Citizen Sleeper 2: Starward Vector

Développé par Jump Over the Age – Édité par Fellow Traveller Games

Actuellement disponible sur PC, Mac, PlayStation 5, Switch et Xbox

À partir de 24,50€

Test réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur

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