Interviews 15

[ITW] Leelh



Tout a commencé par une news de notre ami Oujiz à propos de l’alpha de Leelh, et s’est poursuivi avec un commentaire du CCM de ce WMORPG ; Kanjy.

A près quelques échanges par mail, ce dernier m’a très rapidement proposé de venir visiter les studios de 3Dduo : c’était quand même plus sympa qu’une interview par mail ! Et devinez quoi, je n’ai pas pu refuser…

Je me suis donc rendue avec mon petit matos de débutante et ma timidité bien camouflée au fin fond de Wazemmes (Lille) dans les studios de 3Dduo. Si de l’extérieur ils ne paient pas de mine avec leur grande façade blanche toute sobre, une fois à l’intérieur, malgré le calme régnant, on sent tout de suite que ça bouillonne de passion entre les murs en brique rénovés et le plafond d’une hauteur vertigineuse. Chacun était penché sur son ordinateur, concentré sur une tâche qui lui semblait cruciale.



Est-ce qu'ils sont vraiment toujours aussi sages ? En tout cas, les locaux ont l'air agréables... Et le logo sur le mur a la classe : j'veux l'même !


Alors une tête s’est tournée vers moi. « Vous êtes journaliste ? » « Heu, en fait, je suis juste une blogueuse… Et j’ai rendez-vous avec Kanjy… » Un début plutôt flatteur, c’est bien la première fois qu’on me demandait si j’étais de la presse ! « Ha bhein en fait… Il n’est pas encore arrivé… » Il faut dire que j’étais plus que ponctuelle, présente sur les lieux à 14h01. Pas effrayée par l’attente, je me suis laissée mener dans le bureau du CCM qu’il partage avec deux autres trublions en charge de la com’ et du marketing.


Assise depuis le bureau, j'ai eu quelques minutes pour me mettre à l'aise... Le lieu est vraiment sympa et dans un style architectural typiquement flamand : des briques, des poutres et du fer forgé. Il fait bon, on se sent bien, tout le monde vous sourit. Et là je me dis : vivement la suite !


Bon je vais quand même rassurer Kanjy : ça va, l’attente n’a pas été longue ! Et puis ça m’a permis de voir deux choses. Les murs, d’abord. Ca peut paraître anodin, mais il y avait plusieurs artworks accrochés et qui comparaient des photos de Lille avec leur rendu ravagé dans Leelh. Ca m’a donné un joli aperçu que je n’avais pas encore pu trouver sur le net :


En haut, la Grand Place dans Leelh, en bas, la Grand Place de Lille.


Et ensuite j’ai découvert ce à quoi carburait l’équipe !


Le secret de la réussite...


Trêve de plaisanteries, et revenons-en à nos moutons…

Kanjy m’a accordé une interview que j’ai pu enregistrer sur mon dictaphone. Toutefois le son est de qualité médiocre, tout comme mes compétences en montage audio. Et puisque je me suis doutée que vous ne voudriez pas forcément vous farcir les 53 minutes d’interview, je vous ai fait un condensé par écrit de tout ce que nous nous sommes dit !


Leelh c’est quoi ? 3Dduo c’est qui ? Lisez l’interview qui suit et vous aurez tout du parfait survivant pour aller explorer les contrées dévastées de cette aventure tellement lilloise…




Kiss My Geek : Kanjy, pourrais-tu nous expliquer comment s’est formé le studio 3Dduo ?

Kanjy : C’est plutôt simple. On avait d’un côté Sacha et Maxence qui sont les deux fondateurs de la boîte et qui ont fait une école d’ingénieur ensemble. Ils ont terminé ça et ils se sont dit : « on aimerait bien faire du jeu vidéo ». Ils ont alors fait un Master 2 en entreprenariat et créé leur propre boîte. Malheureusement, ils ont vite remarqué que pour faire du jeu vidéo, il faut de l’argent. C’est un milieu où il y a une économie d’échelle assez importante. Ils ont donc mis sur pied une game agency qui propose de faire des petits jeux pour d’autres boîtes. C’est ainsi que 3Dduo a été créée en mars 2008. Ils se sont fait remarquer à droite à gauche, notamment grâce à des prix qu’ils ont obtenus. C’est alors qu’on a pu sortir Leelh des cartons et débuter la prod’ début 2009, commencer la mise sur papier des concepts, etc. Actuellement nous sommes 20 à bosser à la fois sur Leelh et sur le Serious Game. Au départ, 3Dduo participait au projet de la Ruche sur Villeneuve d’Ascq, mais quand ça a décollé on est venus s’installer ici, à Wazemmes (ndlr : en plein cœur de Lille).




Un logo sale et sauvage qui donne un avant-goût de l'ambiance du jeu...

KMG : Leelh était à l’origine de la création du studio, donc…

K. : Tout à fait. On en avait vraiment marre des jeux avec les elfes. On voulait créer quelque chose de différent, et pour marquer le coup, on a voulu le faire dans Lille. Personne n’osait le faire, mais nous on trouvait ça plutôt marrant. On pourrait même étendre ça à d’autres villes, comme Paris, mais on verra comment les choses évoluent. Il y a beaucoup de possibilités.







KMG : Pourrais-tu nous résumer le projet Leelh en quelques mots ?

K. : Et même en un seul : roleplay ! Leelh n’est pas vraiment un MMO puisqu’on est un jeu web. Mais en même temps on est à la  3ème personne, en temps réel, etc. Du coup, on a voulu se faire plaisir en créant le terme « WMORPG ». Leelh est un jeu de survie où la mort est très pénalisante : on perd des équipements lootables par d’autres joueurs. C’est un jeu basé roleplay, donc : le JDR est notre fer de lance, on veut faire du jeu de rôle. Wax, notre CEO, et No, notre lead programmeur, bossaient sur le jeu IDEO et on veut repartir sur cette base-là mais avec un aspect 3D. On veut donc faire un jeu de rôle un peu comme en php, à l’ancienne, tout en le prolongeant avec l’expérience de la 3D. Ca permet d’accéder facilement à des espaces d’expression directement depuis le jeu. Pas seulement des forums, puisqu’on pourra aussi écrire sur les murs en jeu, par exemple. Un autre aspect très important : Leelh est une enquête géante où il faut découvrir les raisons du cataclysme. L’équipe dispose d’indices qu’elle distillera dans le jeu pour que le joueur puisse comprendre comment la catastrophe est arrivée. En trouvant des objets dans le monde, des indices sur le web, en spéculant avec les gens sur le forum… Tout est basé sur la communauté, que je présiderai au départ. On veut donc laisser un maximum de libertés aux gens. En attendant, la fonctionnalité phare du jeu sera le système de planques : on peut rentrer dans tous les bâtiments du jeu. Il n’y a pas de banques ni d’espace de stockage persos. Tous les espaces de stockage seront répartis dans l’environnement et tout le monde pourra y avoir accès. Le but sera donc de trouver sa planque et de sécuriser ses objets et sa nourriture, parce qu’il faut manger et que ça dépend de la survie de notre perso. L’évolution du personnage se base ainsi sur les jours de survie et l’xp classique, sachant qu’il n’y a pas de niveau max. Chaque jour qu’on passe sans mourir donne un point de survie (de talent) qu’on attribue ensuite à son personnage parmi différentes compétences.


Le style graphique de Leelh est très comics. Les couleurs et l'ambiance vous rappelleront sûrement vos vieilles lectures des Chroniques de Spawn...


KMG : Pourquoi avoir choisi la plateforme du web pour un MMORPG ?

K. : C’était un choix implicite. Quand 3Dduo s’est créé on a découvert qu’on pouvait faire de chouettes trucs en 3D-web (c’est de l’X3D, du VRML) et c’est là-dessus qu’on a fait nos premières bêtises. Grâce à tout ça on a acquis un savoir faire et Leelh nous permet de  montrer ce qu’on sait faire en 3D-web. C’est sûr qu’on n’est pas à du 12.000 polys par perso comme Aion, on est à 1000 polys, mais on essaye de faire en sorte que ça ne se ressente pas trop grâce au style BD. Il faut aussi voir la mobilité que permettent ces technologies web. Grâce au principe des jours de survie et au côté web du jeu, je peux me connecter 10 minutes par jour et évoluer quand même. Ca nous permet donc de nous différencier et d’intégrer tout ce qui est moyens d’expression (forum, blogs, etc.) directement dans le jeu.


KMG : Le roleplay était déjà au centre des préoccupations de Wax et No sur IDEO. C’est également un aspect crucial de Leelh. Peux-tu nous en dire plus ?

K. : On veut tout de même être moins rigides qu’IDEO au niveau du RP. C’était difficile d’entrer dans IDEO et Leelh sera plus grand public. Mais on veut conserver le principe selon lequel les joueurs font ce qu’ils veulent. Par exemple, on attend que les joueurs nous proposent de nouvelles factions pour les implémenter dans le jeu, tout en en gardant la gestion « humaine ». Il y aura bien entendu un MJ pour chapeauter le tout et vérifier que ça ne parte pas en « tartiflette ». Mais on a envie de laisser les gens rêver. Les MMO actuels ont une ligne trop directrice. Les maps sont des lignes, on ne part plus vraiment explorer, trouver une grotte cachée, un entrepôt, etc. Dans Leelh vous pouvez vous paumer, il n’y a pas de routes, pas de mini-maps. On recherche l’immersion au maximum.


KMG : Imposer le roleplay dans un MMO de plus grande envergure que ne l’était IDEO n’est-il pas un pari risqué ?

K. : On nous l’a déjà dit. L’autre jour en sortant d’une réunion avec des blogueurs on s’est fait traiter de fous. On nous a dit : « Vous vous attaquez au jeu de rôle, à la 3D, sur du web… Y’a pas plus risqué comme pari. » Mais qui ne tente rien n’a rien. On le fait avec nos tripes et il y a toutes les chances que ça fonctionne. Il y a une vraie demande au niveau du RP, il y a aussi plein de gens déçus qui imaginaient pouvoir faire du RP sur WAR, AOC, et qui n’ont pas trouvé ce qu’ils cherchaient. Et puis on risque aussi d’attirer des gens pas forcément accrocs au jeu vidéo à la base : des fans de BD, de SF, etc. Peut-être ces gens là aussi auront-ils envie de venir vivre cette aventure avec nous, parce qu’on s’éclate autant qu’eux à la vivre, et je pense que les joueurs le ressentent. C’est un des trucs dont on est le plus fiers. Quand on est encore dans les locaux à 3h du mat pour bosser sur une mise-à-jour parce qu’il y a un gros bug, qu’on va sur IRC et qu’on voit que 10 personnes sont là pour déconner avec nous, on est super heureux… Ce n’est plus du travail, c’est une passion.


KMG : Parle-nous un peu des différents types d’abonnements que vous comptez mettre en place. J’imagine que ça a aussi à voir avec cette volonté de fédérer les joueurs de MMO et les casuals ?

K. : Tout à fait. Certaines personnes n’ont plus le temps de jouer aux MMO, comme moi par exemple. Je jouais des 12 heures par jour mais je n’ai plus le temps. Et je n’ai pas forcément envie de payer un mois d’abonnement si je sais que je ne vais jouer que le vendredi. Donc on a imaginé des formules week-end, des forfaits par heure, au mois (bien plus avantageuse, bien sûr), des formules de groupe, des paiements par SMS, etc. On ne veut pas que Leelh soit fermé aux gens. On veut que tous les types de joueurs puissent être intégrés à la communauté et ne pas répéter ce qu’on avait fait sur IDEO.


KMG : Comment comptez-vous contrôler que tous les joueurs seront roleplay quand il le faut ? Des sanctions sont-elles prévues pour les joueurs qui ne respecteront pas les règles ? Et au contraire, prévoyez-vous des récompenses pour les meilleurs roleplayeurs ?

K. : Pour l’instant on n’a pas prévu de serveurs non-RP. Pourquoi pas plus tard, s’il y a une demande, notamment au niveau du PvP puisqu’on a un système de friendly fire, de loot en PvP, et autres, qui pourraient amener la naissance d’un serveur  PvP hardcore par exemple. Mais actuellement on est basés exclusivement sur le RP puisque notre volonté première est de faire vivre au joueur une série interactive, de l’intégrer au scénario, comme un « livre dont vous êtes le héros ». Il y a tout un travail communautaire derrière à mettre en place avec les maîtres de jeu, qui seront sûrement nos alpha-testeurs actuels les plus impliqués. En ce qui concerne les récompenses, on a fait quelques concours, pour gagner un avatar spécial pour le forum par exemple. Ou alors dans une autre genre, pour les faire participer à un test de charge ils ont dû me courir après en jeu, et celui qui m’a attrapé a gagné un titre spécial. C’est pas grand-chose, c’est symbolique. On reste le plus ouverts possible à la communauté : on est prêts à retirer ou ajouter des fonctionnalités du jeu suivant leurs critiques. On construit Leelh avec eux.

En ce qui concerne les joueurs qui ne respecteront pas les règles du jeu, on fera clairement savoir qu’on ne veut pas des comportements détestables, ou des joueurs qui sont là pour PK vingt fois de suite la même victime. On réfléchit à tout ça pour voir quelles mesures prendre car on ne veut pas interdire le PK qui, pratiqué raisonnablement, fait partie intégrante d’un MMO. On ne peut pas non plus bannir les gens, mais leur enlever des jours de survie pourrait être une solution. On réfléchit aussi à un système d’alignement qui pourrait désavantager un joueur qui passe son temps à faire du PvP. Mais il faut savoir qu’il y a deux niveaux de mort dans Leelh : quand on est KO (on peut être relevé et on ne perd pas grand-chose), et quand on est mort (on perd tous ses jours de survie, ses talents, bonus, etc.). On n’a donc vraiment pas envie de mourir en jeu. On ne voulait pas faire comme dans Warhammer Online où mourir n’était vraiment pas une plaie. Dans Leelh on veut faire douter les joueurs : je marche dans la rue, je croise un gars, je ne sais pas de quel niveau il est, ou quelle arme il porte… est-ce que je vais vraiment aller l’attaquer ? Non…

Pour en revenir à la liberté que l’on offre joueur, on aura aussi un système d’alliances, de politique, etc. Quoi qu’il arrive, on ne veut rien forcer. On n’a pas non plus de monnaie, uniquement du troc, ce qui laisse les gens décider du système monétaire. Ca peut très bien être l’anarchie sur le serveur.



Tout est fait pour vous plonger dans un univers RP, et ce dès la création de personnage.


KMG : A propos des joueurs, ils ont le choix entre incarner les Turnes (ceux qui ont changé après la catastrophe) et les Emnus (ceux qui sont restés tels quels) : y a-t-il une nette préférence qui se marque pour l’instant ?

K. : On ne voulait pas retomber dans les trucs bateau au niveau des races. On a donc voulu proposer deux races humaines dont la seule différence est la couleur d’yeux. Pour l’instant, le côté dark-néo-hippie des Turnes éclate plus les joueurs. On a le même souci avec les corpulences : c’est la musculature sèche qui branche le plus les gens. On pensait que ça aurait été plutôt l’enfant, mais non. Néanmoins, puisque les races n’ont pas d’incidence au niveau du gameplay, ça ne nous dérange pas qu’il y ait plus de l’un ou de l’autre. On a plusieurs niveaux d’appartenance pour le personnage : au-delà des races on a les deux factions. D’un côté les Nashen, la faction Turne qui prône l’évolution, la symbiose avec la nature. D’un autre, les fondateurs, qui veulent retrouver le modèle du XXIème siècle. Après, on a aussi un système de clans (ndlr : semblable à des guildes) qui pourront être créés par les joueurs. Ces clans pourront devenir des factions, ou intégrer d’autres clans, etc.




Les Emnus sont les survivants les plus proches de nous : ceux qui n'ont pas évolué physiquement depuis le cataclysme... et ça n'est pas la "race" la plus prisée du serveur !

KMG : A ce propos, as-tu déjà eu des propositions pour la création de nouvelles factions ?

K. : Je sais que certains joueurs sont en train de plancher sur la création d’un clan, mais c’est leur petit truc à eux et je ne veux pas y intervenir pour garder la surprise. Pourtant, je suis super curieux et je suis tenté d’aller voir sur le forum ce qu’ils racontent. Mais je préfère qu’ils me laissent la surprise. Pour l’instant on a 600 alpha-testeurs validés pou 20 très actifs. Les autres on ne les voit pas trop, mais on sait qu’une alpha ça n’est pas très sexy. On a donc une relation très proche avec eux et je préfère les laisser faire leur petit truc, on verra bien. Mais je m’attends au pire avec eux, ça va être sympa… (Rires)



KMG : Revenons-en à Leelh et à son background : quelles ont été vos références pour mettre cet univers sur  pied ? Ce qui vous a inspiré ?

K. : Ici on a tous maximum 25 ans, on a grandi dans les années 80 : Ken le survivant, Mad Max, Barjavel, Spawn, littérature d’anticipation, films d’horreur, être tout seul et devoir survivre… Ce sont nos principales références. Dans Leelh on a voulu garder le côté bestial, civilisation perdue. Par contre on n’est pas dans un monde post-apo desséché, on a préféré faire quelque chose de plus humide… On est dans le Nord après tout !




KMG : Qu’avez-vous pensé de Borderlands et de The Secret World ?

K. : On est comparés graphiquement à Bordelands, du coup on est plutôt fiers ! Nous on ne fait que de la low-def, et notre cell-shading est fait à la main. Après c’est clair que quand on bosse depuis un an et demi sur un projet et qu’on voit un truc comme ça qui sort on se fait « allez, zut, on a loupé le truc, ils sont venus avant »… Après, pour TSW, c’est d’une toute autre ampleur… En tant que joueurs on l’attend beaucoup, mais on ne voit pas TSW comme un concurrent direct. On n’est pas du tout dans la même catégorie de jeu. Leelh est un jeu de niche ; si on a 10.000 joueurs on est aux anges. Si TSW a 10.000 joueurs, ils sont tous au chômage.


KMG : De quels outils vous êtes-vous aidés pour modéliser l’environnement de la ville de Lille ?

K. : C’est super simple : on utilise GoogleMap et on dessine les zones à partir de ça. C’est tout ce qu’il y a de plus banal. On a beaucoup travaillé sur la Grand Place de Lille, qui n’est pas encore texturée, simplement modélisée. On pourra reconnaître le Furet du Nord, la Voix du Nord… On a un Wax Donald aussi, parce qu’on ne pouvait pas mettre Mac Donald… Le partenariat est très important pour l’immersion. Nous voulons intégrer des licences au jeu par souci de réalisme. Nos métros seront Transpole par exemple. Après, en échange, ces enseignes-là nous proposent des espaces rencontre, par exemple. C’est un échange de bons procédés. Mais bon, moi, dans un jeu vidéo, quand j’arrive dans Londres et que je ne m’y retrouve pas du tout parce qu’il n’y a aucune licence, je trouve ça dommage. Nos repères se font aussi par rapport aux marques et aux enseignes.



Pour l'instant seules les features principales sont disponibles dans l'alpha... Mais les plus intéressantes sont à venir !


KMG : Quelles sont les grosses features actuellement en jeu, et celles à venir ?

K. : On aura une barre de stress : quand votre personnage se balade seul dans la pampa, son stress monte plus vite que s’il est en groupe. Et si le stress est à son maximum, vous perdez le contrôle de votre personnage pendant 5 secondes. Ca a l’air assez banal comme ça, sauf que ça pourra vous faire tomber dans un précipice… Parce qu’on est quand même un peu mesquins et fourbes ! On aura aussi de la micro et de la macro-gestion d’abri. Le fait de pouvoir stocker son stuff dans n’importe quel conteneur du jeu. On aura également du loot PvP. De l’open PvP. Et un système de points d’actions : certaines actions augmentant les caractéristiques des joueurs ne pourront être faisables qu’un certain nombre de fois par jour. Au niveau de la progression, du coup, on ne gagne pas forcément des techniques en gagnant des niveaux. En plus, le joueur devra trouver ses techniques lui-même dans le monde. Ca permettra de faire un personnage à la carte en piochant les techniques par-ci par-là. Il y aura tout de même un équilibrage et, donc, un médecin qui soigne et qui frappe ne pourra pas frapper aussi bien qu’il soigne, par exemple. Je n’ai pas beaucoup parlé des compétences non plus, mais c’est un autre point important du jeu. Dans Leelh on a une compétence de crochetage, mais on a aussi une compétence de verrouillage. Pareil pour le forçage et le renforcement, l’érection de barricades, etc. On gagne ces compétences-là grâce aux niveaux et on peut les améliorer avec des points de talent. Tout à l’heure je te disais aussi qu’on n’avait pas de mini-map. Parmi les compétences, on en aura une liée à l’orientation qui servira à utiliser correctement les morceaux de carte que les joueurs trouveront dans le monde. Les cartes seront dispersées en plusieurs fragments de plus ou moins bonne qualité, plus ou moins fidèles à l’environnement. Du coup certaines cartes de mauvaise qualité t’emmèneront dans une grotte où tu trouveras la mort alors que tu pensais aller trouver un trésor. Le gameplay est donc complètement orienté « survie » mais on a ajouté tout un tas de fonctionnalités sympas pour que les gens s’éclatent. Survivre et vivre son personnage, c’est ça qui est important. Quand je me connecte à Leelh je ne suis pas Robert, 65 ans, pompiste. Je suis Kanjy, je survis depuis 56 jours et je tiens le coup.


KMG : Et le craft ?

K. : Il est en préparation, il ne sera pas là pour la sortie. On détaille tout ça sur le forum.



Lille n'est pas Leelh... Ca a l'air sympa de bosser ici !

KMG : Quelles ont été les principales difficultés rencontrées par l’équipe ?

K. : Au niveau technique, de recréer tout un moteur de jeu. Il n’y avait pas de scrollbar par exemple. On a dû coder toute l’interface, contrairement à d’autres moteurs de jeux qui ont déjà des packs d’interfaces proposés. On a aussi pris du retard avec l’optimisation du client, et du coup on va plutôt sortir le jeu fin avril, puisque ça nous a pris trois grosses semaines. Quand on a lancé Leelh, ça consommait 1.5 Go de mémoire, et là on est passés à 500Mo. On arrive presque à le faire tourner sur un Netbook donc on est plutôt contents.

Après, le simple fait qu’on soit des « petits » est une difficulté… Quand tu vois que sur Heavy Rain les mecs balancent et tout le monde suit derrière… Nous à côté on doit essayer de creuser notre trou, pas pour s’enterrer dedans, mais pour se faire connaître. On ne veut pas non plus entrer dans la facilité en créant des buzz : on veut avant tout rester nous-mêmes et fonctionner par le bouche à oreille plutôt que par le matraquage médiatique. Ca n’est pas dans notre intérêt. Au niveau du game design et de la com’, on est des débutants et on a fait beaucoup d’erreurs en apprenant. C’est loin d’être évident. Pour le game design, on se trompe et on recommence. Mais en com’, quand on se trompe, ça fait mal et on prend cher. Du coup, on a bien mûri sur le projet. Maintenant qu’on sait comment ça fonctionne on fait les choses bien.


KMG : Quelles sont les attentes des joueurs ?

K. : Avoir un jeu où ils peuvent s’éclater en faisant du RP. Ils se sentent impliqués dans le projet. Ils ne cherchent pas à aller jouer dans le jeu d’une multinationale qui les considère comme des moutons payeurs, ils voient qu’on est là, qu’on est derrière eux, qu’on joue et qu’on râle avec eux. On est aussi conscients que ce sont nos alpha-testeurs : ce sont des perles. On sait bien que ça n’est pas très représentatif. Tout à l’heure je disais qu’on était très ouverts aux améliorations, mais on ne peut pas tout leur offrir non plus. Sinon, on aurait déjà mis en place la mort définitive, le masquage du nom des joueurs, etc. On doit trouver un juste milieu entre les envies des alpha-testeurs qui sont souvent très hardcore dans leurs choix (un peu comme nous) et qui ont parfois du mal à prendre du recul. Il faut tempérer tout ça. Mais leur plus grande attente est d’arriver sur un jeu qui leur appartient, qui leur permet de vivre ce qu’ils ont envie de vivre, et de faire du jeu de rôle. Mais pas du jeu de rôle dinette, ou du RPQ dans une taverne. Ils veulent participer à l’histoire, être un maillon du scénario. Et c’est à nous d’imaginer différentes façons de les intégrer au jeu. Notre but n’est pas de proposer des événements scriptés, mais des événements uniques. Pour nous un event, ça n’est pas du simple marketoche. C’est un truc avec une histoire derrière, des PNJ joués par des dévs, etc.


KMG : La date définitive de Leelh devait être mars 2010, mais tu as dit tout à l’heure penser plutôt à fin avril. Il s’agira donc de la sortie officielle avec un système d’abonnement ?

K. : Tout à fait. On a mis en place des phases d’alpha qui, à la base, étaient des phases de bêta. On a toujours préféré les appeler « alpha » parce qu’elles n’avaient pas la qualité d’une bêta. Mais on est maintenant sur un délai de prod très court. Être sur du web nous permet d’être réactifs et on arrive à un résultat qui commence à nous convenir en terme de perfs. On espère sortir le jeu fin avril, un peu avant le lancement d’une nouvelle zone (ndlr : en septembre). On proposera une période d’essai un peu différente des autres, c’est-à-dire avec un décompte d’heure. On part du principe que les gens vont jouer le samedi soir, mais qu’ils doivent  faire autre chose le lendemain. Du coup au final ils n’auront pas beaucoup testé le jeu et ils seront déçus. On proposera donc 5 ou 6 heures de jeu, ce qui est pas mal pour découvrir Leelh. On pourra aussi s’abonner par SMS. En tout cas, on restera sur du low-cost pour un MMO puisqu’on vise les 6,50€ par mois.


KMG : Vous avez le mot de la fin !

K. : Ca va faire un peu classique mais je vais remercier tous les gens qui suivent le projet, parce que c’est notre fuel. Quand on reste tard c’est d’une part parce qu’on adore ce qu’on fait, d’autre part parce qu’on sait qu’on a du monde derrière. On trip bien avec eux sur IRC : que tout le monde vienne sur l’IRC de Leelh ! On s’y plait bien.



Je remercie donc une dernière fois Kanjy, notamment pour le café (qui devait être super bon), et toute l’équipe de 3Dduo !

Concours 9

[Concours Leelh] Gagnez une invitation pour le Leelh Bar du 1er mars !

La team de 3Dduo nous a gentiment proposé d’offrir une invitation aux lecteurs de KMG pour le Leelh Bar du 1er mars !

Le Leelh Bar, c’est une rencontre programmée entre l’équipe des développeurs de Leelh et les joueurs du WMORPG.

La précédente session avait toutefois eu tellement de succès que, cette fois-ci, la rencontre se fait sur invitation.

Kanjy, le CCM de Leelh qui nous avait déjà fait le plaisir d’une intervention sur KMG, m’a ainsi proposé de venir à cette soirée accompagnée d’une personne supplémentaire.

Oujiz n’était pas de Lille, il ne pourra pas faire le déplacement, mais si certains d’entre vous aimeraient venir, Kiss My Geek vous propose cette opportunité !

La règle de ce mini-concours est tout simplement de laisser un commentaire à la suite de ce billet stipulant que vous êtes intéressé ! Pour ce faire, vous avez jusqu’au samedi 27 février, minuit heure française. Le vainqueur sera tiré au sort !

La deuxième session du Leelh Bar aura lieu Lundi 01 Mars dès 19h aux studios 3dDuo de Lille (35 rue de la Justice à Lille ~ Métro Wazemmes). « Graphisme et Univers » est le thème de cette soirée. Ce Leelh Bar est placé sous le signe de l’échange et de la discussion (et de la bière bien sûr). Vous aurez également la possibilité de prendre des clichés, de réaliser des ITW sur place, etc.

Vous trouverez plus de détails juste ici.

Nous vous prions par avance de ne participer que si vous avez les moyen de vous déplacer à l’évènement, bien entendu ! 😉

Faites vos jeux !

Divers Jeux Vidéo 13

Ouverture du premier Musée du Jeu Vidéo en France



Ceci n’est pas un fake ! Le premier Musée du Jeu Vidéo français ouvrira ses portes le mercredi 14 Avril 2010 à la Défense. En voici le logo communiqué par la presse (on notera d’ailleurs le choix surprenant du rose comme couleur secondaire) :



J’ai découvert cette nouvelle étonnante sur la page Facebook Le Dixième Art : le jeu vidéo :


OUVERTURE OFFICIELLE DU PREMIER MUSEE DU JEU VIDEO EN FRANCE
Le mercredi 14 Avril 2010

Le Toit de la Grande Arche de la Défense en collaboration avec l’agence de communication Alerte Orange accueille le Premier Musée du Jeu Vidéo en France. Il ouvrira ses portes au sommet de la Grande Arche le mercredi 14 Avril 2010 à 10h.

Le Toit de la Grande Arche, déjà à l’initiative du Premier Musée de l’Informatique initié par M. Philippe Nieuwbourg a sollicité l’agence Alerte Orange suite à l’exposition « Retrogaming : 30 ans de jeux vidéo » qui a eu lieu l’été dernier à Paris. En effet, cette exposition à l’initiative de l’agence a rencontré son public et a suscité l’intérêt de tous.

Soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l’appel à projet 2010 Services culturels numériques innovants, par Cap Digital, NRJ, Game et de nombreux autres partenaires, le Musée du Jeu Vidéo prendra naturellement place aux côtés du Musée de l’Informatique et sera ouvert 7 jours sur 7.

Ce premier espace entièrement consacré aux jeux vidéo se veut accessible à tous et propose de retracer son histoire à travers ses consoles les plus emblématiques mais aussi des machines méconnues. Plus de 200 pièces seront ainsi présentées aux visiteurs. On y trouvera aussi des portraits de créateurs de jeu et d’icônes de la Game Culture pour mieux appréhender ce phénomène culturel.

Conçu pour les nostalgiques mais aussi pour les curieux de cet art numérique en pleine croissance, ce lieu aura comme objectif de démocratiser et promouvoir la culture vidéoludique auprès du grand public.

Pour que votre loisir préféré soit reconnu comme une culture à part entière, soutenez le Musée du Jeu vidéo !

Résumé
Où : au sommet de la Grande Arche de la Défense
Quand : ouvert 7 jours sur 7 de 10h à 19h ou de 10h à 20h (selon la saison) à partir du 14 avril 2010.
Comment s’y rendre : station Grande arche La Défense, Ligne 1 ou RER A
Tickets : Un billet donne accès à l’ensemble des expositions présentes sur le toit ainsi qu’au Musée de l’Informatique/ Tarifs : adultes – 10€ – enfants et étudiants – 8€50 / gratuit pour les enfants de moins de 6 ans & personnes handicapées. Pass Famille et Tarifs Groupe au 01 49 07 27 27 ou sur le site www.grandearche.com



Je me réjouis de cette initiative -qui pourtant nous vieillit un peu- et ai bien hâte de voir ce que proposera ce musée.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Serez-vous là pour l’ouverture ?

Divers 7

Mais ils sont fous ces lecteurs de KMG (le retour) !

Y’a des jours comme ça où on se dit qu’on ne mérite pas de telles attentions. Et y’a des jours tous les jours.

Je tiens donc à dire un gros merci à la talentueuse Maram pour son fanart KMG. Ca m’a beaucoup touchée.

Je vous invite à filer sur le site de cette talentueuse jeune fille. Voici quelques exemples de son coup de crayon mais la miniature ne lui rend pas honneur :

Beaucoup d’images et peu de texte, donc, mais je le répète : merci Maram 🙂

Jeux Vidéo 8

[Unboxing] Coffret Collector Heavy Rain





Rentrée chez moi, il est 18h52.
18h57, j’allume l’appareil photo.
18h59, mes petits doigts peuvent enfin tripoter l’emballage plastifié du jeu tant teasé, attendu, loué, conspué… Heavy Rain !

Je n’ai pas encore touché au jeu, mais déjà le coffret soigné attise ma curiosité qui atteint pourtant son summum depuis quelques heures.

Voici donc pour vous, sans plus attendre, quelques photos de ce qu’offre le coffret collector Heavy Rain.



L'emballage cartonné d'Heavy Rain a ceci de particulier qu'il arbore de fausses gouttes d'eau sur toute sa surface... Ca fait son effet !

Heavy Rain est un jeu conseillé aux 18+ et réservé au support PS3, on l'aura compris...
A l'intérieur du coffret cartonné, la boîte (en carton elle aussi) se déplie en trois partie. De gauche à droite, la notice, le Blu-ray, les codes promos et une autre surprise !

La notice est très originale : en papier canson et en couleur (c'est plutôt rare) vous retrouverez des textes reprenant le scénario du jeu, mais aussi les éléments essentiels de gameplay, et autres paragraphes techniques nécessaires à toute notice qui le vaut bien. On remarquera toutefois la beauté de l'ensemble ainsi que le format : il ne s'agit pas d'un livret mais d'une grande feuille pliée en huit. Chaque face représente un élément différent. Un vrai plaisir à décrypter, chose elle aussi plutôt rare. On remarquera également que le décryptage du joueur commence déjà ici, avant même d'avoir placé le Blu-ray dans la console !
La notice est soignée et éveille la curiosité... Le papier est agréable à toucher, et l'odeur de neuf qui s'en dégage éveille les sens.
Voilà comment vous sont présentés les contrôles du jeu... Plutôt original !
La platine quant à elle est beaucoup plus sobre et dans des tons plus gris qui rappellent la pluie. Le reste du coffret, baignant lui plutôt dans des couleurs ocres et maculées de tâches, évoque le papier dont se sert le tueur à l'origami, ainsi qu'une certaine ambiance malsaine.

Dernière grosse originalité livrée par le coffret, ce petit bout de papier... Seul le lancement du jeu nous dira ce qu'il faut en faire. Je ne vous en révèle pas plus !



Bon bhein c’est pas tout ça mais moi, maintenant, je vais jouer ! 🙂