Warez 7

[WAREZ] C’est l’histoire de la vie



Tout roule pour vous ? J’espère que oui. Et en fait, c’est bien là le problème. Enfin problème est un bien grand mot. Mais si ça roule, c’est bien qu’à un moment ça revient au point de départ, non ? Ben oui forcément ! La grosse boule en lévitation sur laquelle nous avons tous les pieds rivés en est plutôt un bon exemple. Mais en s’y attardant un peu, on se rend compte que le concept s’applique à énormément de choses. Et la geekulture n’y fait certainement pas exception pour notre grand bonheur.

Savez-vous ce qui m’a inspiré cette modeste réflexion ? La mode. Loin de moi l’idée d’arpenter les podiums de Milan et Paris armé de mon appareil photo à très très gros objectif ou d’infiltrer les boutiques Dior, Versace et autres Lacroix pour vous livrer une investigation des plus pointues. Juste un peu d’observation aura suffit. C’est principalement en voyant évoluer ce que j’appellerai le Face Tuning que tout est devenu limpide.





Connaissez-vous Chips ? Oui, c’est bien cette série mythique des années 80 dans laquelle deux policiers, beaux, généreux et aussi droits dans leurs bottes qu’un ministre dans un enfant thaïlandais (ça faisait longtemps tiens) font régner la loi sur la fameuse cité des anges. Affublés de leurs casques bleus et surtout de leurs lunettes de soleil, ils domptent le bitume sur leur grosse cylindrée aussi agile qu’un teckel sans pattes. Et bien figurez-vous que cette année le look Chips-like fait un come back retentissant par le biais de ces montures oculaires très 80’s qui ont fait leur réputation. On aime ou on n’aime pas, peu importe, mais force est de constater que nous avons réalisé un sacré bond dans le temps pour nous retrouver, pour quelques battements de cils, 30 ans en arrière. Quand je vous disais qu’on tourne en rond.

Et comme une évidence, ça m’a sauté aux globes oculaires. Notre petit monde de geek va bien au-delà. Une bonne partie d’entre nous se délecte de graphismes en pixel art tout droit sortis de notre défunte NES, voire de quelque machine tellement ancestrale qu’elle invite à une googlisation instructive immédiate. On savoure les reprises des morceaux parmi les plus célèbres du catalogue musical mondial, remasterisés mode R2D2, toujours grâce à nos bien-aimés contrôleurs 8 bits. Le minimalisme déboule en fanfare, nous rappelant la simplicité des plus beaux motifs 70’s des toilettes de tatie Georgette. Et même les développeurs s’y mettent avec les sympathiques Pix’n love rush, 3D dot Games et très récemment le bon mais ardu Scott Pilgrim versus the world.





Mais bien plus que le suivi d’une mode imposée par les développeurs, ici, c’est la communauté elle-même qui s’est éprise de toutes ces petites choses qui fleurent bon le liquide d’embaumement et la momification vidéoludique. Nous avons pris notre destin en main. En toute conscience nous avons fait le choix de la régression technologique. Et la partie nostalgique en moi, cette âme infantile se remémorant toutes ces heures passées sur Punch-Out, World cup ou Monkey Island, ne peut que nous en féliciter.

Cependant, en tant qu’ancêtre vénérable de la team KMG, je me retourne sur cette communauté de bouffeurs de pixels du haut de mes trop nombreuses années. Et que vois-je ? Des petits jeunes. Des Oujiz 🙂. Et suite à un rapide calcul, grâce à la plus performante des calculatrices qui soit, les doigts de ma main, j’en conclus que ces 8bitovores n’ont surement même jamais effleuré la surface râpeuse et tranchée à la serpe d’une manette de NES. Qu’ils n’ont jamais vu de leurs yeux tourner Duck Hunt, Alex Kid ou Psychofox sur un écran cathodique grésillant de moins de 50 centimètres. Qu’ils n’ont pas fait l’expérience d’un original de Tetris sur Gameboy Tank et ses musiques diaboliquement envoutantes. Malgré tout, ils s’y sont intéressés, s’y sont lancés à corps perdu et ont succombé dans l’allégresse aux charmes vieillissants de ces machines infernales mangeuses de cartouches.



[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8B16eAS1dwA[/youtube]

Tout comme certains gamins de 12 piges ne jurent que par Nirvana alors que le groupe a cessé d’être il y a plus de 15 ans, ou vouent un culte à Pink Floyd et autres Deep Purple. Tout comme je me vois prendre du plaisir à regarder Un singe en Hiver, Brazil ou Orange Mécanique, qui sont des films encore plus ancestraux que votre serviteur. Et bien maintenant la jeunesse s’intéresse aux prémices d’une culture vidéoludique qui a enfin acquis ses lettres de noblesse par son histoire. Comme la musique, la bande dessinée ou le cinéma, le Jeu vidéo est un art. Et tous ses détracteurs, aussi nombreux et influents soient-ils, n’y pourront rien.



[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=z8bcKth9BNc [/youtube]

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7 Comments

  • Reply
    Oujiz
    20 Août 2010 9:22

    PEACE OUT ! 

  • Reply
    Jibece
    20 Août 2010 10:10

    Hey!
    Ma premier console était une NES, donc dis pas de mal des retro-gamers steuplé! o_o
    (bon par contre, ça m’empêche pas de surkiffer la musique de Boris vian, mort un peu moins de trente ans avant ma naissance :p)

  • Reply
    Neofuegan
    21 Août 2010 12:41

    Ca y est, bravo ! Je suis nostalgique. Je repense à la première fois où j’ai touché une console ATARI, à la découverte d’un superbe Amstrad et de la formule magique « run disk », bombjack, saboteur… et l’enchainement fatidique vers la nes et duck hunt dont le foutu clébard se moquait constamment de moi et mon frère. Mes premières économies dépensées dans le pack snes street fighter II. RAH !!!

    Qui ou quoi est à l’origine de la boucle ? Est-ce la nostalgie du développeur/producteur qui veut relancer une tendance tout en se faisant plaisir ? Est-ce plutôt un savant calcul financier : au bout de 20 ans un vieux concept remarchera forcément car il suffira de jouer sur la corde sensible du souvenir ? Nous vieillissons bien trop vite et donc remémorer d’agréables moments nous forcent à vouloir les revivre avec des concepts simplement mis à jour. Ou alors les humains sont majoritairement et simplement à tendance riscophobe et nous préferons nous lover dans de vieilles valeurs et manger les confitures de nos vieux pots.

    Qu’est-ce qui est à l’origine de ces retours en arrière ?

  • Reply
    Irvin
    21 Août 2010 1:54

    Ah ça, à défaut de tourner rond, le monde tourne en rond. Mais ce qui est intéressant c’est que dépendemment d’où on se trouve sur le globe, il y a parfois du lag sur le cycle, certaines modes ne reviennent ou ne viennent que plusieurs années après d’autres pays.
    @Jibece: les génies sont immortels. Boris Vian était un génie: de la chanson, de la poésie, de l’écriture, du jazz, des inventions tarées, de l’humour.
    @Neofuegan: Disons que pour faire un jeu, il y a fort longtemps, il suffisait d’un ou deux types, donc la prise de risque n’était pas énorme, on pouvait tenter, il y avait tout à découvrir de toute façon. Maintenant les budgets sont tellement énormes que le contrôle est donné aux financiers, et les créatifs sont brimés. Il suffit de voir Mirror’s Edge, concept novateur, mais échec commercial. EA a les reins assez solides pour passer ça en « recherche et développement » et se dire qu’ils s’ouvrent la porte pour plus tard, mais bien d’autres studios savent qu’un échec commercial signifie la mort du studio. Regarde Pixar, ils ont déjà dit dans maints interviews que pour eux, compte tenu de leurs coûts, un échec de film signifierait leur mort, et ce malgré toute leur notoriété et savoir faire. Donc de plus en plus rare sont ceux qui prennent des risques, et comme c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes…
    Ce qui est par contre intéressant, c’est que l’ère des jeux « faits dans le garage » revient doucement, par le biais d’engins plus accessibles tant techniquement que financièrement. A quand le retour des jeux d’aventure délurés et des RPG pour éteindre la vague FPS?
     
     

  • Reply
    Reactor
    26 Août 2010 6:06

    Ouais, enfin les Rayban Pilot ça fait bien 2 ans qu’elles sont revenues à la mode, tout comme les jeux 8-bits…
    Et Nirvana n’a jamais été hasbeen, et Deep Purple et les Pink Floyds non plus, alors tu peux pas vraisemblablement parler de come-back de quelque chose qui n’est jamais parti…
     
     

  • Reply
    Jay
    30 Août 2010 2:08

    Pour les Ray-ban ca se peut bien. J’ai juste trouver ca plus flagrant cette année de par mon entourage.
    Pour les jeux 8-bits ca fait meme bien pus que deux ans.
    J’ai jamais dit que Nirvana ou deep purple avait été un jour has been, mais juste que des jeunes qui ne devraient meme pas connaitre y vouent un culte comme si’ls avaient assisté au concert unplugged de New-York. Ca interpelle tout de même 😉
    Pas de come-back ici n est bien d’accord mais juste la naissance de mythes.
     
    @Irvin. Pas faux. En plus chui une brèle aux FPS consoles. Faut que je me rachète un PC.
    @ Neo : Salperie de Clébard de Duck hunt. J’en ai eu des envies de meurtre. J’ai bien dû essayer de le flinguer 1 million de fois.
    Sinon je pense que la nostalgie y est pour beaucoup.Combien de fois je parle d’un endroit de mon enfance, tout heureux d’y retourner, et je me rends compte qu’en fait c’est beaucoup plus petit ou moins beau, etc. Certains souvenirs laissent des traces indélébiles même si les détails s’estopent avec le temps. Sûr que les développeurs ont aussi bien compris ça pour remplir le porte feuille.
     
     

  • Reply
    Aurionis
    30 Août 2010 10:02

    Je me reconnais dans cet article, dis donc. Mis à part pour Tetris sur la Gameboy tank, je n’ai jamais grandi avec les « vieilles » consoles, mais je ne peux m’empêcher d’y passer plus de temps que sur les jeux récents.
     
    Il n’y a surement pas que de la nostalgie là dedans, je pense que pas mal de joueurs préfèrent retrouver des jeux amusants, originaux et proposant de gros challenges, de plus en plus rares en cette période où les FPS, GTA-like et party-games sont légion et se terminent une main dans le froc sans game over.
    Ca ne m’étonne donc pas que des jeux comme Braid, Limbo ou Scoot Pilgrim vs the world, qui jouent la carte retro (niveau graphismes et/ou gameplay) plaisent à ce point.

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