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[Test] Batman Arkham Origins

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Après deux opus qui frôlaient l’excellence, Rocksteady a laissé la main à WB Games pour conter les débuts du Chevalier Noir dans Batman Arkham Origins. Était-ce bien utile ? La qualité est-elle une nouvelle fois au rendez-vous ? Réponse.

Avec Batman Arkham Asylum, le studio anglais Rocksteady avait réussi à nous charmer en nous proposant le meilleur titre dédié à un super-héros. Avec son gameplay solide mêlant habilement action et infiltration ainsi qu’une histoire palpitante, on ne pensait pas avoir mieux. Et pourtant, avec Arkham City, le miracle a eu lieu tant le jeu était riche et excellent. La boucle devait être bouclée et la saga Arkham terminée. C’était sans compter sur WB Games, sentant sans doute qu’il y avait un peu de pognon à se faire, qui a repris les choses en main en s’efforçant de raconter les débuts de Batman à travers Arkham Origins. Sur le fond, l’idée est intéressante, autant faut-il que la forme suive.


Batman Begins

Nous retrouvons notre cher Batman, quelques temps après ses débuts. Pas vraiment inexpérimenté, notre héros a déjà mis derrière les barreaux plusieurs malfrats, mais il est encore très mal vu par la police, qui ne voit en lui qu’une menace à éradiquer. Le soir du réveillon de Noël, une évasion orchestrée par Black Mask a lieu à la prison de Blackgate, libérant tous les prisonniers. Il y apprend que celui-ci a mis un contrat de 50 millions de dollars sur sa tête et engagé pas moins de 8 assassins pour le supprimer. La première longue nuit du Chevalier Noir débute alors puisqu’il lui faudra arrêter ces huit tueurs, renvoyer les prisonniers échappés à Blackgate, mais aussi se confronter au SWAT, déjouer les plans d’Enigma et comprendre qui se cache derrière ce complot. Vaste programme.

Je n’irai pas par quatre chemins, le scénario est bon. Il est même très bon. La personnalité du jeune Batman, assez en proie au doute, est bien mise en avant. La remise en question de ses actions sera l’une des pierres angulaires du jeu. Batman est-il utile ? Batman n’est-il pas la cause des troubles actuels de Gotham ? S’il n’existait pas, il n’y aurait pas eu de prime sur sa tête et donc la ville ne serait pas en plein état de guerre le soir Noël. Cette nuit sera un vrai parcours du combattant pour Bruce, qui devra se prouver à lui-même que ses actions sont bonnes. Et pour l’aider, ce bon vieil Alfred, qui remplace Oracle, sera toujours là pour le rassurer lors des détours par la Batcave. Mais Arkham Origins ne raconte pas uniquement les débuts de Batman, mais aussi de son plus grand nemesis : Le Joker. La campagne promotionnelle ne le mettait pas vraiment en avant, sûrement par peur de lassitude du public. Et pourtant, le clown tient une place prépondérante dans l’histoire, limite étouffante. Il évince même l’intérêt des autres vilains, comme à son habitude. C’est un petit peu dommage, on aurait aimé avoir du neuf (mais il ne faut pas trop y compter avec ce jeu, nous y reviendrons), mais permet de voir la première confrontation entre les deux ennemis et la naissance de leur obsession mutuelle.





En soi, l’histoire est bonne, pleine de rebondissements, de clins d’œil aux précédents jeu de la sage (c’est l’occasion de découvrir Barbara Gordon par exemple, avant qu’elle ne devienne Batgirl et Oracle) mais aussi d’instaurer une nouvelle mythologie, sûrement en vue d’une suite. Mais le gameplay dans tout ça ?


On prend les mêmes, et on recommence

Rocksteady nous proposait un gameplay parfait pour les précédents Arkham, il est fort logique que WB Games le reprenne à l’identique. Cependant, on s’attendait à ce qu’ils l’améliorent, et hélas, ce n’est pas vraiment le cas. On se retrouve donc avec le même système de combat, basé sur des frappes, combo et contre, qui fonctionne à merveille; le même système d’infiltration à l’aide des gargouilles, grilles d’aération et autre éliminations discrètes. Rien de bien neuf, mis à part quelques gadgets comme la griffe téléguidée, bien utile, qui permet par exemple de tendre un fil entre deux murs ou de suspendre un ennemi à distance, ou encore les gants électriques qui permettent de frapper absolument tous les ennemis, même ceux qui doivent être étourdis. Légèrement abusé, ce gadget s’avérera plutôt utile vers la fin du jeu tant la masse de sbires à affronter est affolante. D’ailleurs, il est à noter l’apparition de nouveaux types d’ennemis, comme les experts en arts martiaux, qui mettront votre rythme du contre à rude épreuve.






Qu’on soit bien d’accord, ces systèmes sont toujours au top de la perfection, mais les maigres ajouts effectués sont symptomatique de la frilosité des développeurs. Il en va de même pour la structure du jeu qui n’évolue pas. Les salles d’infiltration sont des copier/coller de celles des précédents opus, tout comme l’architecture des niveaux qui a un arrière goût de déjà vu. On s’éclatera pourtant toujours autant à parcourir Gotham suspendu à son grappin, à la recherche des nombreuses quêtes secondaires, mais il faut bien avouer que l’intérêt est moindre quand on a l’impression de refaire un City. A noter l’apparition de points d’accès rapides dans toute la ville, bien pratiques pour les pressés, accessibles après avoir libéré des tours de communication, à la manière d’un Assassin’s Creed ou d’un Far Cry 3.  Ces voyages rapides en Batwing vous permettent aussi de découvrir la Batcave, où vous attend Alfred, ainsi que les différents défis habituels qui vous permettent de gagner des points d’expérience, ces derniers débloquent des niveaux déverrouillant diverses capacités. Il est appréciable de pouvoir vagabonder dans cet endroit emblématique, même si son intérêt est relatif tant il n’y a pas grand chose à y faire. Finalement, le seul vrai aspect bien plus mis en valeur dans Origins est la capacité de détective de Bruce, notamment par la faculté d’analyser des meurtres en ayant une vision de la façon dont il s’est déroulé, avec la faculté de rembobiner l’action pour découvrir de nouveaux indices. Sympa, mais pas foufou.


Des Boss ? Vous avez dit des boss ?

Finalement, le principal intérêt d’Arkham Origins, et c’est d’ailleurs là dessus que la campagne marketing s’est attardée, ce sont les huit assassins qui poursuivent Batman. On s’attend donc à du lourd, de l’épique ! Eh bien non, c’est une blague. Les combats sont  loin d’être inspirés, grotesques (l’Electrocuteur…), longs pour pas grand chose. Certains, comme Deadshot, ont exactement le même principe que des boss des jeux précédents. Quand le rixe contre Bane ou Shiva ne se révèle être qu’un simple combat comme le jeu en propose des dizaines, que celui de Deathstroke bien qu’impressionnant, ne se base que sur un enchaînement de QTE, ou celui contre Firefly basé sur l’esquive, on a bien du mal à s’impliquer et à s’extasier. On se retranchera vers les personnages des quêtes secondaires, comme Le Chapelier Fou, qui proposera quelque chose de différent. Et c’est bien dommage, il y avait vraiment moyen de faire quelque chose d’excitant.





Toi, moi, contre les autres

 C’est la grande mode, tous les jeux disposent maintenant d’un mode multijoueur. Cela a pu être une bonne idée pour Assassin’s Creed, ça l’était moins pour Tomb Raider. Dans Arkham Origins, on se retrouve avec un mode deathmatch assez bâtard où deux équipes de gang s’affrontent jusqu’à la fin du nombre de ticket. Rien de surprenant jusque là, sauf qu’en même temps, une troisième équipe composée de Batman et Robin tentera de les arrêter en mode prédateur. Sur le papier, c’est plutôt alléchant. En réalité, ce mode est entaché de nombreux défauts. Tout d’abord, il ne se lance que si 8 joueurs sont réunis, ce qui est assez bête en soi. Seulement 4 maps sont disponibles, ce qui amène à une répétitivité certaine. Et enfin, les membres de gangs sont une vraie plaie à contrôler. Lourds, peu maniables, bref un vrai calvaire. Et ne parlons pas des bugs de collision. Ce mode multijoueur finira donc très vite dans l’oubli.


En bref

Batman Arkham Origins est un très bon jeu, ou tout du moins, il aurait pu l’être si Arkham City n’était pas sorti avant. Le scénario est très bon, le gameplay toujours aussi excellent, mais les trop peu nombreuses innovations et le manque d’ambition peinent à convaincre. On ne peut s’empêcher de jouer à un clone de l’opus précédent et c’est bien dommage. Concernant le mode multijoueur, on préférera l’oublier.



Batman Arkham Origins – Développeur : WB Games – Xbox360/PS3/PC/Wii U – 70€

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2 Comments

  • Reply
    SMaster
    15 Nov 2013 6:04

    Personnellement je pense que je ne le ferais pas. En même temps je suis la seule personne qui n’ait pas vraiment été emballé par Arkham City, donc bon, celui-là, je doute que j’y trouve mon compte.

    • Reply
      Chase
      15 Nov 2013 6:09

      En effet il y a peu de chance, vu le copier/coller.

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