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[Test] The Medium

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Bien connue des fans de survival horror après le succès de Layers of Fear et The Observer, la Bloober Team se retrouve cette fois avec la pression de sortir la première exclusivité, cette temporaire, pour la nouvelle console de Microsoft … et le PC. L’équipe polonaise sera-t-elle capable de sortir de sa zone de confort afin de frapper un grand coup en ce début de génération ?

Niwa pas ! C’est un piège !

« Tout commence par le meurtre d’une petite fille », enfin presque, en vérité tout commence par Marianne qui raconte le rêve qu’elle fait régulièrement. A qui le raconte-t-elle ? Ce rêve est-il une prémonition ? Un souvenir ? C’est là un des nombreux enjeux de ce The Medium et comme vous vous en doutez, les réponses ne pourront être apportées que dans la douleur. Par la magie du scénario, vous vous retrouvez en 1996 dans l’appartement de Marianne. L’heure n’est clairement pas aux réjouissances car la belle se prépare à dire un dernier adieu à un certain Jack.

Malheureusement tout ne se passe pas comme prévu et, alors que vous peinez à vous remettre de la curieuse animation trottinante de Marianne, un certain Thomas vous contacte pour vous supplier de le rejoindre à l’ancienne station de vacances de Niwa. Bien entendu, le mystérieux Thomas ne vous invite pas simplement à prendre un café, il est visiblement au courant des pouvoirs de médium de Marianne. Ni une ni deux, l’héroïne décide de partir pour Niwa en trottinant avec ce qui semble être une mauvaise fracture du coccyx … bon elle a une moto aussi.

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Craque ou vis

Arrivée sur place, Marianne ne tarde pas à se rendre compte de deux choses :

  1. En terme de Resort, l’URSS était quand même vachement moins douée que les américains parce que clairement ça ne vaut pas Disneyland.
  2. Le comité d’accueil n’est clairement pas accueillant voire … carrément absent.

Il ne faudra pas longtemps à Marianne pour se rendre compte qu’un drame s’est produit dans l’ancienne station de vacances pour ouvriers de Niwa. Heureusement, elle possède le pouvoir non seulement de ressentir Les Échos du passé mais également, sous certaines conditions, d’être présente à la fois dans le monde des vivants et dans le monde des esprits. Outre la faculté de coller un strabisme divergent au joueur, ce pouvoir permet à Marianne de communiquer avec certaines personnes disparues ou emprunter des passages autrement bloqués. Se matérialisant sous la forme d’un splitscreen, ces phases permettent d’admirer le travail incroyable de la Bloober Team en terme d’ambiance et de direction artistique. Fortement inspiré du travail du peintre surréaliste polonais Zdzisław Beksiński , le monde des esprits n’est qu’amas d’os et de chair putréfiée. Les quelques résidents du centre Niwa s’imbriquent parfaitement dans cet univers morbide.

Ces phases de « switch » sont malheureusement victimes d’une limitation technique imparable. L’image devant être affichée à deux reprises, les équipes techniques polonaises ont été obligées de choisir uniquement des plans fixes pour l’exploration des lieux. Ce choix, finalement autant technique qu’artistique, rappelle également l’exploration des rues de Racoon City dans les premiers Resident  Evil ou celles de Silent Hill. Histoire de boucler la boucle, la Bloober Team a choisi de s’entourer de l’équipe d’Akira Yamaoka, compositeur attitré de la saga Silent Hill. L’artiste et ses équipes livrent ici une performance sans fausse note. Si la musique sait se faire étonnamment discrète, le sound design rend le complexe de Niwa encore plus pesant, et ce sans compter sur la prestation incroyable de son principal pensionnaire.

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The Mawdium

Rapidement, Marianne rencontrera le résident le plus dangereux du resort : The Maw. Monstre hantant le monde des esprits mais tout aussi menaçant dans le monde réel, The Maw représente la seule réelle menace de The Medium. Magistralement doublée par Troy Baker, la créature rappellera là aussi certaines créatures cher aux fans de jeux horrifiques comme Nemesis ou Red Pyramid Thing. Littéralement glaçant à chacune de ses apparitions, The Maw met en évidence l’un des principaux défaut de The Medium : sa linéarité et son côté beaucoup trop cloisonné et scripté. Chacune de ses apparitions est scriptée au centimètre et la créature ne parvient que rarement à surprendre le joueur. Comme vous vous en doutez, il n’est pas question de combat contre une telle menace et Marianne devra se contenter de slalomer au milieu de couloirs plus ou moins encombrés. Là encore, The Medium se montre beaucoup trop limité et ce qui aurait pu être des séquences d’infiltrations et de poursuites glaçantes se limite finalement à attendre que la créature prenne un chemin pour prendre celui opposé.

Finalement, The Maw et ses différentes apparitions montrent peut être les plus grosses lacunes du titre : une ambiance et une direction artistique somptueuses engoncées dans un gameplay beaucoup trop étroit. Malheureusement, pour réellement profiter du travail des artistes polonais, il faudra réussir à passer outre de gros problèmes de rythmes. Qu’il s’agisse des animations bien trop rigides ou du scénario et la narration qui ont du mal à enclencher la seconde, les joueurs les moins patients risquent malheureusement de passer à côté d’une seconde moitié bien plus intéressante. D’autant plus qu’en s’enfonçant dans les profondeurs de Niwa, Marianne force le joueur à se confronter à des thèmes compliqués et rarement abordés dans le jeux vidéo. La Bloober Team réussit le défi de se confronter aux démons de l’histoire de son pays sans jamais tomber dans le pathos ou le glauque.

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Mazo vie !

Audacieux et radical dans sa proposition, The Medium est un titre qui divisera. Ceux qui accordent plus d’importance au travail d’écriture plongeront dans cette Pologne qui se relève à peine de l’explosion de l’URSS et dans les entrailles de Niwa, lieu atypique, angoissant et parfait représentant de l’un des pans les plus étranges et les plus fascinants de notre histoire moderne. Ceux pour qui le gameplay doit primer risquent eux de se casser les dents sur un titre parfois désuet voire dépassé techniquement et qui souffre d’un gros problème de rythme. The Medium étant mis à disposition au travers du gamepass, il est toutefois impensable de ne pas au moins jeter un oeil au travail de la Bloober Team.

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On a aimé :

  • La direction artistique
  • The Maw !
  • D’excellentes idées de gameplay…

On a moins aimé :

  • … mais trop peu exploitées
  • Un framerate qui a tendance à s’écrouler
  • Une première partie rapidement soporifique

Craquez vos PO si :

  • Vous aimez les jeux « horrifiques » mais pas trop
  • Vous cherchez avant tout une aventure narrative
  • Vous êtes un vrai camarade

Gardez vos PO si :

  • Vous cherchez un vrai survival horror
  • Vous cherchez un gameplay aux petits oignons
  • Vous traversez une période difficile

 

The Mehdium

Qu'il est dur de noter un titre comme The Medium. Assez décevant sur le plan du gameplay pur, le titre de la Bloober Team met une énorme claque grâce à son travail au niveau de la direction artistique et son ambiance général. Les thèmes rarement abordés pousseront les joueurs capable de passer outre un gameplay parfois archaïque et trop rigide à s'enfoncer toujours plus avant dans les profondeurs de Niwa.

7
Note finale:
7

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