Jeux Vidéo 8

[Unboxing] Coffret Collector Heavy Rain





Rentrée chez moi, il est 18h52.
18h57, j’allume l’appareil photo.
18h59, mes petits doigts peuvent enfin tripoter l’emballage plastifié du jeu tant teasé, attendu, loué, conspué… Heavy Rain !

Je n’ai pas encore touché au jeu, mais déjà le coffret soigné attise ma curiosité qui atteint pourtant son summum depuis quelques heures.

Voici donc pour vous, sans plus attendre, quelques photos de ce qu’offre le coffret collector Heavy Rain.



L'emballage cartonné d'Heavy Rain a ceci de particulier qu'il arbore de fausses gouttes d'eau sur toute sa surface... Ca fait son effet !

Heavy Rain est un jeu conseillé aux 18+ et réservé au support PS3, on l'aura compris...
A l'intérieur du coffret cartonné, la boîte (en carton elle aussi) se déplie en trois partie. De gauche à droite, la notice, le Blu-ray, les codes promos et une autre surprise !

La notice est très originale : en papier canson et en couleur (c'est plutôt rare) vous retrouverez des textes reprenant le scénario du jeu, mais aussi les éléments essentiels de gameplay, et autres paragraphes techniques nécessaires à toute notice qui le vaut bien. On remarquera toutefois la beauté de l'ensemble ainsi que le format : il ne s'agit pas d'un livret mais d'une grande feuille pliée en huit. Chaque face représente un élément différent. Un vrai plaisir à décrypter, chose elle aussi plutôt rare. On remarquera également que le décryptage du joueur commence déjà ici, avant même d'avoir placé le Blu-ray dans la console !
La notice est soignée et éveille la curiosité... Le papier est agréable à toucher, et l'odeur de neuf qui s'en dégage éveille les sens.
Voilà comment vous sont présentés les contrôles du jeu... Plutôt original !
La platine quant à elle est beaucoup plus sobre et dans des tons plus gris qui rappellent la pluie. Le reste du coffret, baignant lui plutôt dans des couleurs ocres et maculées de tâches, évoque le papier dont se sert le tueur à l'origami, ainsi qu'une certaine ambiance malsaine.

Dernière grosse originalité livrée par le coffret, ce petit bout de papier... Seul le lancement du jeu nous dira ce qu'il faut en faire. Je ne vous en révèle pas plus !



Bon bhein c’est pas tout ça mais moi, maintenant, je vais jouer ! 🙂

Cinéma 3

[DTC] Sorties de la semaine



Cette semaine est marquée par la sortie du très attendu Shutter Island, par les drames, la mode des interprétations littéraires, et les années 50-60′ !



Une affiche pour le moins intrigante

Shutter Island

Shutter Island, c’est un peu « la » sortie du mois. D’abord, parce que le film est signé Scorcese (Taxi Driver, Les Affranchis). Ensuite, parce qu’au casting on ne retrouve rien de moins que Leonardo Di Caprio ainsi que plusieurs autres acteurs talentueux (Mark Ruffalo en est un exemple). Enfin, parce que l’intrigue a tout pour être captivante et angoissante.

Il faut dire qu’on nous a beaucoup teasés : affiches, reportages, bande-annonces… Y’a pas de soucis, on sait qu’il sort demain !

L’attrait pour le film peut paraître assez surfait puisqu’au fond le pitch est plutôt « classique ». En effet, le scénario se déroule dans les années 50′ et retrace l’enquête de deux inspecteurs suite à la disparition de l’une des patientes de l’asile situé sur l’île de Shutter. Cette femme, une ancienne meurtrière, s’est volatilisée dans des circonstances plus que surprenantes puisque sa cellule ne pouvait être ouverte que de l’extérieur. En outre, l’hôpital étant situé sur une île, elle n’a pas pu s’enfuir bien loin.

Le seul indice qu’elle laisse derrière elle : une feuille parsemée de codes que les deux hommes vont tenter de décrypter.

L’ambiance de huis-clos du film ainsi que le contexte hospitalier devraient servir au mieux l’aspect dramatique, psychologique et malsain recherché par le réalisateur.

Sachez enfin que Shutter Island répond à la manie hollywoodienne très en vogue dernièrement puisqu’il s’agit, une fois de plus, d’une adaptation d’un roman de Dennis Lehane. Ce nom vous est peut-être inconnu et pourtant, grâce à cet écrivain on a déjà eu droit aux deux perles que sont Gone Baby Gone et Mystic River. Deux valeurs sûres supplémentaires et plutôt engageantes pour ce dernier long-métrage de Scorcese !

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Des Clubmasters, une choucroute bien laquée : welcome to the 60' !

A Single Man (Tom Ford)

A Single Man de Tom Ford (Quantum of Solace) est un drame américain, lui aussi inspiré d’un roman (de Christopher Isherwood).

Il aborde principalement les thèmes de l’homosexualité, du deuil et de la solitude. Rien de bien folichon, donc, mais si vous êtes en quête de sentimentalisme torturé et d’un jeu d’acteur de qualité, vous devriez trouver votre compte auprès de Colin Firth (Le patient anglais).

On a plutôt peu entendu parler de ce film dont le réalisateur s’est pour l’instant illustré sur un seul blockbuster.

Il a toutefois été particulièrement remarqué par la critique et dans les festivals. La Mostra de Venise a ainsi accordé en 2009 un prix d’interprétation masculine à Colin Firth, qui joue aux côtés de Julianne Moore (The Hours).

A voir pour les curieux et les amoureux de l’Amérique des années 60′ dans tout ce qu’elle a de plus glamour et d’insupportable.

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Pas de lunettes cette fois-ci, mais la choucroute est toujours là !

Une éducation (Lone Scherfig)

Vous ne le devinerez jamais ! Une éducation est un drame inspiré d’un livre et se déroulant dans les années 60.

Trêve de plaisanteries : heureusement, ce troisième film se déploie dans un contexte plutôt différent des deux autres, sinon on aurait vraiment pu croire que les trois réalisateurs s’étaient passé le mot !

Alors à savoir tout de même que Lone Scherfig est une femme ! Elle a encore peu tourné pour l’instant (on lui compte 5 films au total) et s’illustre ici sur un thème déjà vu, mais sans cesse renouvelable ; l’éducation anglosaxonne des années 60.

Il s’agit d’une période anthropologiquement, historiquement et socialement cruciale pour les pays dits « modernes » puisqu’ils passent d’une époque aux codes stricts et sans faux-plis à une période révolutionnaire au niveau de l’évolution des mœurs : les Beatles, la guerre du Viêt-Nam, le Che, Marylin Monroe, les Rolling Stones… Le monde change, et ses habitants avec.

Une éducation aborde ainsi l’histoire de Jenny, une jeune anglaise de seize ans jouée par Carey Mulligan (Orgueil et préjugés), qui s’apprête à entrer à Oxford lorsqu’elle rencontre un homme deux fois plus âgé qu’elle, incarné par Peter Sarsgaard (Garden State). Leur idylle bouleverse tout et Jenny se voit obligée à faire face à certains choix de vie.

Ce film a remporté deux prix au Festival du film de Sundance 2009 : le prix de la meilleure réalisatrice, et celui de la meilleure photographie. Alléchant.

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A voir également :

La Tisseuse de Wang Quan’an n’est, je vous rassure, ni anglo-saxon, ni inspiré d’un livre, et ne se déroule pas dans les années 60′ mais de nos jours ! Il n’en est toutefois pas plus amusant que les trois autres films… En effet, il raconte l’histoire d’une tisseuse chinoise qui décide de tout quitter du jour au lendemain ; famille, travail, etc. Ce long-métrage semble plutôt anodin, et les films étrangers indépendants sont loin d’être ma tasse de thé, mais la bande-annonce de celui-ci m’avait parlé pour une raison que j’ai encore du mal à expliquer. A l’image des trois précédents, il a également remporté plusieurs récompenses : le Prix FIPRESCI de la Critique Internationale et le Grand Prix Spécial du Jury au Festival des Films du Monde de Montréal 2009. Si vous voulez changer vos habitudes, donc, prêtez-vous au jeu du cinéma chinois qui sait nous surprendre et nous émouvoir quand on s’y attend le moins.


Lectures 3

Les royaumes d’épines et d’os ~ Greg Keyes


« Je voudrais un bon gros roman de fantasy, dans le style des légendes arthuriennes… » Voilà comment mon libraire en est venu à me conseiller la quadrilogie de Greg Keyes : Les royaumes d’épines et d’os.

Les royaumes d’épines et d’os est une quadrilogie de près de 3000 pages qui se présente sous les titres suivants : Le Roi de bruyère, Le Prince Charnel, Le Chevalier de sang et La Dernière Reine.

Le nom de Greg Keyes ne vous dira peut-être rien. Ce n’est en effet pas l’un des noms les plus populaires de la fantasy et, en la matière, le bagage de cet auteur peut sembler plutôt maigre si on le compare à d’autres.

Outre la saga dont je vais vous parler, l’écrivain s’est déjà consacré à d’autres séries de livres plus ou moins célèbres et plus ou moins licenciées. C’est ainsi qu’il a voué quelques tomes à l’univers de Star Wars, ou celui de Babylon 5, et qu’il a mis sur pied un autre quadriptique, un peu plus connu : L’âge de la déraison. Cette uchronie se déroule au XVIIè siècle de notre ère. Greg Keyes s’amuse à nous faire croire qu’à l’époque, les scientifiques sont parvenus à maîtriser l’éther, bouleversant ainsi toute notre histoire. Il fait ainsi intervenir à travers de surprenantes aventures d’illustres personnages tels que Louis XIV, toujours en vie grâce à un élixir de jouvence persan, Isaac Newton ou encore Benjamin Franklin.

Les royaumes d’épines et d’os est à des lieues du domaine de prédilection de Greg Keyes qu’est, vous l’aurez deviné, la science-fiction.

En effet, les quatre tomes qui nous intéressent nous plongent dans une fantasy très pessimiste (les titres en témoignent) où le royaume de Crotheny est englouti dans un cauchemar grandissant. Tout un peuple, jusque là paisible et uniquement remué par les chamailleries des différents royaumes existants, assiste à l’avènement imprévisible d’un nouveau monarque : le Roi de Bruyère. Pour une raison que nos héros ignorent mais qu’ils commencent à saisir, cette entité maîtresse de tout ce qui vit et de tout ce qui meurt surgit du cœur de la forêt et, furieuse, détruit tout sur son passage. Parmi les protagonistes vous retrouverez  Aspar le verdier, responsable de la forêt, un homme solitaire et abrupt qui fera tout pour accomplir son devoir de garde-forestier. Anne, une jeune princesse capricieuse qui se voit attribuer du jour au lendemain de terribles responsabilités. Neil, un chevalier bringuebalé par différentes intrigues que ses obligations ne lui permettent pas toujours de maîtriser. Ou encore Leoff, un musicien qui découvre que de ses doigts peut naître une musique aux surprenants pouvoirs… Ce ne sont que quelques exemple de l’énorme fresque de visages et de personnalités de ce cycle romanesque. Magie, amour et horreur sont les principaux ingrédients de cette série surprenante dont je vous laisse découvrir l’aventure.

Le style d’écriture de Greg Keyes donne un ton tout particulier à notre lecture. Je n’ai ainsi pas été immédiatement transportée par son univers et le premier tome (Le Roi de bruyère) m’avait laissée dans l’expectative. Malgré cela, au fond de moi, quelque chose me poussait à vouloir continuer ma lecture. La plume de l’auteur est assez lourde et prend le temps de mettre les choses en place, ce qui pourrait déplaire à certains. Il m’a fallu attendre le deuxième tome (Le Prince Charnel) pour être convaincue de lire les deux derniers exemplaires et pour réaliser que Greg Keyes avait réussi son pari : si j’étais plutôt de marbre à la fin du tome I je me suis tout de même laissée transporter, presque sans m’en rendre compte, vers la suite et la fin de cette saga.

La façon qu’a le romancier de reprendre des mythes existants et de les remanier « à sa sauce » est plaisante. Ainsi, il nous met en terrain connu avec des créatures semblables à des griffons, qu’il renomme « greffyns ». Voilà un exemple parmi tant d’autre qui nous plonge dans un monde à la fois nouveau et familier. Greg Keyes ne s’est pas contenté de modifier quelques lettres d’un nom pour créer un concept qui, au fond, n’est pas vraiment le sien. A la façon d’un Tolkien, il a également créé ses propres langages comme le vitellien, très proche de l’italien. Sans prévenir, et sans traduire, il fait parler ses personnages dans une langue que l’on ne connaît pas mais dont on arrive à décrypter les codes parce qu’elle ne nous est pas si inconnue qu’elle y paraît. L’auteur nous incruste sans ménagement dans son histoire, sans prendre de pincettes. En cela, il m’a beaucoup fait penser à Frank Herbert : il nous délivre tout un macrocosme et sa mythologie sans prendre le temps de nous en expliquer les prémices. Il nous faut faire l’effort de comprendre par nous-mêmes, au fur et à mesure, ce qu’est un greffyn, qui sont les Hansiens, ce qu’est un Graf, une féalité, et tous ces autres termes que l’on déchiffre au fur et à mesure.

Greg Keyes prend le temps de faire monter son roman en puissance. L’action se révèle lentement, et c’en est parfois déstabilisant. En effet, dans un mouvement presque contradictoire, il nous livre tout à la fois une création fourmillante de concepts, mais nous donne au compte goutte les clés de son intrigue.

Il faudra donc être patient pour savoir apprécier cette écriture à contre-temps qui prend toute sa saveur au cours du deuxième tome.

En tant que grande lectrice de Robin Hobb habituée aux péripéties qui ricochent sans arrêt (peut-être un peu trop), j’ai ici été amenée à prendre mon temps, et cela m’a parfois déstabilisée. Je n’en ai pour autant jamais été découragée. Ainsi, on est emporté sans le vouloir et on prend plaisir à voir se construire et se révéler à nous la psychologie complexe et travaillée des personnages, l’histoire fouillée et pleine de rebondissements, du premier au dernier tome, et la franchise d’un écrivain qui n’a pas peur de transformer les plus blancs des héros en personnages sombres et antipathiques. Torturés, transformés par l’obscurité grandissante qui s’empare d’eux, les protagonistes et l’univers se métamorphosent sous nos yeux, grandissent, meurent, et parfois reviennent d’entre les morts dans une trame qui sait mêler le beau et le rassurant au hideux et à l’inquiétant. Je suis ressortie de cette lecture convaincue, mais sans réellement savoir dire pourquoi. J’ai tout de même ici essayé de vous traduire ici de mon mieux mes impressions et mes mises en garde.

En quelques mots, Greg Keyes a su donner des airs parfois lovecraftiens à une fantasy que l’on peut trouver souvent trop propre et naïve. C’est un type d’exercice qui pourra donc combler tout autant que décevoir les personnes peu averties.

Pour conclure : si vous êtes un « petit » lecteur, ou un grand impatient, passez votre chemin. En revanche, Les royaumes d’épines et d’os est une œuvre de premier choix pour les bouquineurs assoiffés de dark fantasy, tout autant que pour les fanatiques de fantasy qui voudraient goûter à un penchant plus sombre du genre. En cela c’était une première pour moi qui touchais avant tout au penchant le plus « classique » de cette littérature. La touche très particulière propre à Greg Keyes et transposée sur son univers, ses personnages et son intrigue ont su me convaincre et me transporter ; je souhaite qu’il en soit de même pour vous !



Des couvertures très sombres, chevaleresques et végétales



La quadrilogie est aisément dénichable. Comptez une dizaine d’euros par tome.