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[Preview] Darksburg

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Sorti en early access au mois de février, Darksburg est le dernier né du studio bordelais indépendant Shiro Games (Evoland, Northgard). Ayant bénéficié des nombreux retours de ses early adopters, le jeu a amorcé un tournant vers le roguelite il y a quelques semaines et prépare, serein, une sortie officielle pour septembre. L’occasion pour nous de mettre la main sur ce titre français, et de vous faire nos retours !

Petit mais costaud

Shiro Games a toujours su se distinguer par la qualité de ses titres malgré la petite taille de son studio. Une DA soignée, un gameplay original et efficace : voilà ce qui nous avait séduits sur Evoland 1 et 2. Du succès populaire, il passe au succès critique avec Northgard, un jeu de stratégie plus ambitieux qui lui vaut un lot de notes honorables et, encore, la reconnaissance de ses joueurs.

C’est donc attentifs que nous avons suivi l’annonce de Darksburg, leur nouveau jeu dont la sortie est prévue en septembre.

Dès février, Darksburg est sorti en early access sur Steam avec pour objectif de glaner un maximum de retours des joueurs pour adapter son gameplay. C’est ainsi qu’après plusieurs tentatives (mode Versus, PvE, etc.) le titre se stabilise avec un mode roguelite sur lequel l’équipe se concentre à 100% à présent.

Shiro Games vous propose de vous adonner à ce die & retry en coopératif. Seul ou à 4, Darksburg vous plonge dans un univers visuel très « comics » qui ne va pas sans rappeler le style de Madureira teinté d’ambiances proches d’un Diablo. Dark fantasy, revenants, lycanthropes, rois liches… Des codes déjà vus et revus qui ne devraient donc déstabiliser personne : mais puisqu’on en est particulièrement friands, on ne s’en plaindra pas !

Côté histoire, on en sait pour l’instant assez peu malgré quelques lignes de background dispersées ça et là sur des écrans de chargement. En gros : vous êtes les gentils. Et vous allez combattre les méchants. Bon… Pas de quoi casser 4 pattes à un canard-garou, mais heureusement les recherches sur les environnements donnent un peu de richesse au jeu pour compenser cet univers très classique.

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Rogue light

La première chose qui frappe quand on lance Darksburg, c’est la richesse apparente de son contenu : déjà 5 personnages jouables sur 6 prévus, et une liste impressionnante de « Curiosités » déblocables (des équipements à affecter à votre personnage). Malheureusement, après 1 heure de jeu et votre premier run achevé (par un combat de boss) le couperet tombe. Quoi ? C’est tout ? Il n’y a pas d’autre map disponible ?

En effet, pour l’instant il faudra compter sur 1 seul run composé de 4 cartes et d’1 combat de boss. Votre objectif : réussir à traverser Darksburg à travers 4 biomes générés procéduralement, chacune ayant ses événements et objectifs propres qui, eux, ne sont pas procéduraux. Et cela jusqu’à rejoindre un boss qu’il vous faudra vaincre. Autant dire qu’on en fait le tour assez vite. Ceci dit, la répétitivité étant à la base d’un roguelike, on prendra son courage à demain pour refaire encore et encore le même run d’ici à ce que le jeu sorte davantage de contenu.

Voilà qui laisse donc le temps pour se pencher sur le système de jeu de Darksburg.

Entre un roguelite classique et un Diablo, le titre vous propose de choisir 1 personnage parmi 5 :

  • Sœur Abigail : une guerrière qui exorcise du revenant à coup de croix dans un tourbilol qui ne va pas sans rappeler celui d’un certain Barbare de la concurrence
  • Runolf : le tavernier healer qui vous rincera à coup de points de vie temporaires
  • Rose et Twig: l’arbalétrière accompagnée de son écureuil assoiffé de sang (puisqu’on vous le dit)
  • Varag : le loup-garou tank armé de son bouclier protecteur
  • Dolorosa : la doctoresse fan de poisons pour qui les revenants font de parfaits cobayes

Chaque personnage a son gameplay propre : 3 aptitudes de base avec cooldown et une attaque ultime.

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Allez, at war!

Tuer des monstres vous permet d’engranger de l’XP et de débloquer des niveaux (jusqu’à 9 maximum) pour booster vos aptitudes. À chaque niveau gagné, on vous laisse le choix entre 3 améliorations (perks) possibles totalement aléatoires. Si vous avez de la chance, vous tomberez sur des perks qui vous faciliteront la tâche. Si, au contraire, vous êtes un chat noir, à vous la frustration de vous traîner un build moisi coûte que coûte… Heureusement, les runs restent courts ! J’avoue que cet aspect « aléatoire » des perks nous a pas mal surpris sur nos premières parties.

C’est en effet une mécanique assez peu répandue à ma connaissance : là où dans un roguelite on compense la difficulté et l’aspect aléatoire du loot avec la maîtrise qu’on a sur son arbre de compétences, Darksburg propose autre chose. Aucun loot d’équipement : pas d’inventaire à proprement parler. Là aussi c’est la surprise. Et un build inattendu auquel il va falloir s’adapter.

Cet aspect aléatoire est renforcé avec l’achat des Curiosités. En parcourant les différents niveaux, vous allez trouver des coffres qui vous offriront de l’or, du Dreadium et / ou des consommables.

L’or vous permet d’acheter des consommables (notamment du soin) entre 2 biomes. Quant au Dreadium, il vous permet de débloquer des avantages permanents et des emplacements d’avantages. Il s’agit d’objets qu’il va vous falloir équiper. Là encore Darksburg surprend puisque vous ne savez pas ce que vous achetez : au moment de passer à la caisse, tout ce qu’on vous dit c’est que vous allez acheter une Curiosité plutôt orientée survie, ou compétences, etc. Mais il faudra attendre d’avoir fait la dépense pour découvrir le bonus que vous venez de décrocher.

Darksburg

Ce « manque de contrôle » sur les compétences déblocables et sur l’achat des Curiosités est un véritable parti-pris auquel on adhérera ou pas. J’avoue avoir un peu de mal avec ça (mon côté control-freak diront certains) : mais on ne peut pas leur retirer qu’ils osent là quelque chose de nouveau !

Pour en revenir aux mécaniques de combat : on n’est pas dans l’affreusement original. Darksburg oscille entre les choses déjà vues (on vous reparle du tourbilol d’Abigail ?) et d’autres plus originales. Rien de transcendant mais les sensations restent chouettes et, il faut le dire, visuellement ça envoie. C’est certainement là la plus grande qualité de Darksburg : sa direction artistique qui vient donner une enveloppe des plus agréables à ce titre. Bien évidemment, on n’est pas dans l’exploit technique, mais le tout est plaisant et cohérent, avec des effets visuels efficaces qui donnent des airs de grands à ce titre aux allures prometteuses.

La prise en main déplacement / hitbox peut déstabiliser un peu au départ : Darksburg a son propre rythme et sa propre logique. Une fois qu’on l’accepte, on comprend que c’est certainement ce qui lui assure la fidélité de sa communauté très active. En outre, l’aspect multi-joueur ajoute un plaisir non négligeable avec des aptitudes de combat qui peuvent être mis en synergie. Et bien entendu un côté fun dont on bénéficie davantage à plusieurs qu’en solo !

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Être à l’écoute de ses joueurs, trouver le juste équilibre entre roguelite classique et originalités de gameplay, peaufiner son univers – voilà les forces de Darksburg dont on espère qu’elles seront à l’origine de sa réussite. Il n’est qu’un terrain sur lequel il va devoir nous convaincre : le contenu de sa campagne de jeu qui, pour l’instant, manque cruellement. À ce sujet, on nous souffle déjà que d’ici à septembre, l’accent sera mis sur des événements aléatoires affectant une portion du niveau, un rework de certains des personnages et de leurs Curiosités, un mode Ascension avec des affixes qui changent l’expérience de jeu et augmentent la difficulté, des récompenses cosmétiques et autres améliorations diverses de gameplay / équilibrage / confort.

C’est là tout l’intérêt de l’early access : wait and see!

 

On a aimé :

  • La direction artistique
  • La variété de gameplay des combattants
  • La jouabilité à plusieurs

On a moins aimé :

  • L’aspect aléatoire de l’achat des perks
  • Le manque de biomes (1 seul run pour l’instant)
  • Le game feel déplacement / attaque un peu perturbant au début

Craquez vos PO si :

  • Vous aimez les roguelites
  • Vous cherchez un nouveau jeu coop
  • Vous voulez soutenir un studio indé’ français

Quittez la partie si :

  • Vous cherchez un titre fourmillant de contenu
  • Vous êtes frileux à l’idée de dépenser 20€ pour un jeu en early access
  • Vous n’aimez pas les jeux répétitifs

 

Darksburg – Shiro Games

Disponible sur Steam

À partir de 19,99 €

Ce test a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur – Merci à Mababar de s’est prêté à l’exercice à mes côtés !

 

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