Chroniques Divers Jeux Vidéo 1

[Dossier] La vague Ninja des années 80-90 Part III

la

Et voici enfin la troisième partie consacrée à nos chers amis les Ninjas !. Nous avions précédemment parlé de l’historique des ninjas puis des films plus ou moins navrants à leurs sujets. Cette troisième partie va quant à elle se consacrer aux jeux vidéos sur nos personnages de l’ombre préférés.

Le maître du jeu de plateformes

Contrairement à son cousin le samouraï, le personnage du Ninja va être porté sur de nombreux supports et décliné à toutes les sauces. Pourquoi ? Parce qu’il suit le mouvement de mode et de fascination soudaine pour l’Asie de l’occident tout en tombant pile au moment du développement massif de l’arcade et des premières consoles de salons.  On peut aussi considérer que le Ninja était fait pour le jeu de plateforme en 2D scrolling : on avait là un personnage réputé acrobate, bardé de gadgets et bénéficiant d’un certain charisme.

De fait, les jeux les plus connus avec pour protagoniste principal un ninja sont souvent des jeux de plateformes. D’une manière générale, on y contrôlera un personnage agile et rapide capable de sauter sur les murs, de lancer des shurikens et de parfois déclencher des pouvoirs magiques.

Les développeurs, souvent Japonais, mettent avant tout l’accent sur des scénarios basiques et favorables à l’exportation : même si la plupart du temps l’exotisme demeure, nos amis ninjas se voient affronter des ennemis modernes qui sont souvent très liés à la pop culture des années 80-90 .

La série des Shinobi :

Le regard de Shinobi rappel etrangement celui de Sho Kosugi

La série des Shinobi est sans doute la licence qui fut la plus populaire autour du thème du Ninja dans les deux décennies dont nous parlons. Le jeu est développé par une équipe de Sega qui prendra plus tard le titre de la saga. Le premier épisode de la série, Shinobi, sortira sur borne d’arcade en 87 puis sera décliné sur plusieurs autres plateformes (Master system, Commodore 64 , Amiga , Zx Spectrum). Celle-ci sera ensuite déclinée sur Mega-Drive, Game Gear et Saturn pour la période qui nous intéresse, les meilleurs titres restants The Revenge of Shinobi et Shadow Dancer. On voit d’ailleurs divers tests complets à propos de ces titres mémorables sur le net.

La série Shinobi se distingue principalement par un Gameplay plateforme orienté action dans un environnement mélangeant les principales figures de la pop culture de ces années. Aussi, la série n’hésite pas à intégrer des combats auprès de la statue de la liberté (dans Shadow Dancer), des ennemis aux airs de Schwarzy et Rambo, des Godzilla voir carrément des personnages de Comics comme Batman et Spiderman dans The Revenge of Shinobi sur mega-drive (ce qui provoquera d’ailleurs des changements de Skin assez violents sur certaines versions à cause de gros pépins de Copyright).

Coucou Rambo !

L’ensemble de la série réussie donc le pari d’intégrer le Ninja à la vague de films d’actions de l’époque. S’il reste exotique, Joe Musashi évolue dans un monde moderne rempli de flingues et de missiles ce qui lui permet d’affronter des hélicoptères, des mécas, des trains et même de traverser des autoroutes !

coucou spider man !

Au niveau du Level Design, on soulèvera surtout l’originalité de l’évolution du scrolling sur plusieurs hauteurs. Ce qui rend la progression dans la plupart des niveaux de Shinobi assez amusante. Enfin l’ambiance sonore des jeux est la plupart du temps réussie et il est rare qu’on puisse être agacé par les thèmes du jeu, même à l’heure actuelle.

La difficulté de ces différents titres est quant à elle pour la plupart du temps  abjecte mais pas pour autant insurmontable. Rejouer à cette série peut  donc s’avérer être un Challenge interessant et divertissant.


La série des Ninjas Gaiden :

Une bien belle affiche qui fait immediatement penser aux films d'actions

Autre « série » connue de l’époque mettant en scène un Ninja, Ninja Gaiden (ou shadow warriors en europe) va sortir sur borne d’arcade en 1988 puis sur console (entre 88 et 92) . Cette trilogie sera concurrente à la série des Shinobis, faisant Ryu Hayabusa un ninja « Nintendo » (étant donné que les trois titres sont sortis sur Nes).

On y incarne Ryu Hayabusa, Ninja désirant retrouver le meurtrier de son père aux états-unies. Là encore, on retrouve le fait d’inclure un Ninja dans un monde contemporain en lui prodiguant une figure pop : Ryu est en effet un ninja  qui combat des hordes de punks et de méchants armés de blue jeans et de masques de Hockey. Le titre fait recette de par la grande variété de mouvements que peut réaliser Ryu, de fait le titre sera, à la manière des shinobis, converti sur de nombreuses plateformes (amiga, atari st, commodore 64).

Ninja Gaiden se verra ensuite transformé dans des versions dédiées aux consoles 8 bits (sur Nes et Master System notamment) dans un genre tenant plus à la plateforme qu’au Beat them all. Les titres plateformes se distinguent notamment  par des graphismes soignés pour l’époque et un rythme de jeu particulièrement furieux. Contrairement à Shinobi, Ryu est extrêmement rapide et agile tandis qu’il peut glaner des power up (Shurikens géants, nuées de shurikens et autres joyeusetés), le tout alimenté par des niveaux remplis à ras-bord de légions d’ennemis et de boss. Enfin, principale singularité de Ninja Gaiden plateforme : celui-ci est entrecoupé de nombreuses cut-scenes qui permettent de faire vivre davantage le personnage de Ryu et d’agrémenter le scénario (bien pauvre) du jeu.

Les petites Cutscenes donnent à Ninja Gaiden une certaine singularité

Ninja Gaiden est ainsi un titre nerveux et dynamique qui s’avère très amusant à court terme, en effet, si le jeu possède un véritable caractère propre, sa difficulté est encore pire que celle des Shinobis et s’avère carrément punitive dans les niveaux les plus élevés au programme : vent qui vous pousse, ennemis qui tombent à la verticale, qui volent à l’horizontale, niveaux glissants ou sans lumière, respawn instantané des mobs, piques de toutes sortes et chiottes à gogo (un peu le i wanna be the guy version Ninja ou Super Meat boy ^^). Je ne peux d’ailleurs pas résister à vous filer le lien de la vidéo d’angry vidéo game nerd à propos du jeu :

Étant un fidèle des consoles Sega à l’époque, je n’ai joué qu’au premier Ninja Gaiden et j’ai éprouvé à peu près le même souvenir que dans le commentaire de angry vidéo game nerd (même blague aussi à propos de la prononciation Ninja » Gay » den ou G »aï »den). Je n’arrivais que rarement à terminer le second niveau et je demeurai souvent condamné à affronter le sumo du premier stage. Malgré le côté déprimant de cette difficulté pour un gamin, j’éprouvais néanmoins toujours du plaisir à revenir voir les petites cut-scenes d’intro en espérant découvrir la suite, hélas je n’ai jamais pu avoir cette opportunité !

Le culte Strider :

La version megadrive et sa couverture bien vintage

Capcom est une de ces boîtes qui a toujours réussi à susciter l’engouement et son titre « Ninja », Strider sorti en mars 1989 sur borne d’arcade, ne déroge pas à la règle.

On contrôle ici Hyriu qui doit évoluer dans un monde peuplé par les méchants de l’union soviétique à l’aide de son sabre, de son kama et de deux animaux (un tigre et un aigle). Jeu de plateformes orienté action, Strider a impressioné de nombreux contemporains de part sa réalisation exceptionelle (pour 1989). Capcom parvient à surprendre par des décors diversifiés et variés tandis que les sprites des Boss et divers personnages sont grands, soignés et riches en animations (on a aussi des voix digitalisées sur le version arcade). 

A noter que même si Strider n’est pas à proprement parler un Ninja, il reprend les grands thèmes de la figure du Ninja : Des sortes de « kami » robotiques lui viennent en aide, il est doué d’un grand talent d’acrobate et il se sert de divers armes et « gadgets » pour venir à bout de ses ennemis.

La difficulté est plutôt poussée mais pas insurmontable, le jeu étant fait à la base sur une borne d’arcade. On trouve néanmoins beaucoup de plaisir à y jouer de par la diversité des niveaux ( on passe d’une forêt tropicale peuplée de dinosaure à une Urss du futur) et des boss. L’action y est également omniprésente même si le titre souffre tout de même de musiques et d’effets sonores un peu pénibles. Au niveau des contrôles il est aussi à noter que les acrobaties réalisées par Hyriu sont souvent un peu imprécises

.

Personellement et malgré sa très bonne réalisation graphique, je lui préfère The Revenge of Shinobi ou Shadow Dancer, l’ambiance de ces deux jeux me paraissant plus travaillée et agréable même si les niveaux sont parfois moins soignés ou repetitifs.

Jeux de combats et Beath Them All en vrac:

Si les ninjas des années 80/90 se sont beaucoup illustrés sur plateforme, ils furent également présent dans plusieurs titres de ceux qui font partie des autres genres des consoles de l’époque: les Beath Them All et les jeux de combats à la Street Fighter. Même si le plus connu d’entre-eux n’intègre pas véritablement de personnages possédant les traits du Ninja (Street Fighter j’entends), d’autres productions du même type ne vont pas hésiter à le faire.

Les plus connus sont sans doute Sub-Zero et Scorpion de Mortal Kombat qui adoptent une tenue de Ninja et utilisent des gadgets ou des pouvoirs puissants.

On peut également citer Hanzo Hattori dans Samouraï Shodown sur Neo-Geo (et autres supports),  reprenant le célèbre personnage historique venu en aide à Ieyasu Togukawa.  La Neo-Geo comprend également Ninja Commando (sorte de jeu de shoot ou on balancera des Shurikens comme un bourrin dans une ambiance Vietnam et films d’actions nanards), Ninja Master’s: haoh-ninpo-cho (un jeu de combat à la Samourai Shodown comprenant quasi exclusivement des combattants Ninjas) ou encore Ninja combat (Beat them All multicolore qui ressemble de près à un film nanard Ninja là encore).

Enfin la nombreuse série de jeux Tortues Ninja, issue du comics et du dessin animé, qui comprendra quelques bons jeux . Teenage Mutant Hero Turtles: Tournament Fighters (konami 1992) est une sorte de copie de Street Fighter, comprenant des animations soignées et un gameplay axé sur l’attaque, tandis que  Teenage Mutant Hero Turtles IV : Turtles in Time (konami 1992, titré The Hyperstone Heist sur Mega-Drive ) est un bon petit Beat Them All jouable à deux joueurs et surtout très fidèle au dessin animé (Présence de Shredder, Krang, thème musical du dessin animé, ubisoft en fera d’ailleurs un Remake avec une refonte Graphique).

Conclusion :

Contrairement à son apparition de courte durée au cinema et à une mode vite passée après les années 80, le Ninja est resté une figure emblématique du jeu vidéo. Il est toujours présent en tant que personnage secondaire, tête d’affiche ou adversaire. Les jeux vidéos ont en effet permis au Ninja de la pop culture de se décliner à la fois en tant que combattant dans les beat them all et jeux de combats et comme maître de la furtivité dans les titres de la nouvelle generation permettant l’infiltration à l’aide de la 3D (La série des Tenchu). Sa figure charismatique a fait de lui aussi une classe dans les jeux de rôle et autres Trpg (FFVI, Ultima Online, Fire Emblem entre autres), à tel point qu’il fut également pointé du doigt en tant que moquerie chez certains joueurs qui affirmaient vouloir devenir des Ninjas dans des cadres Roleplay.

Sans doute aussi, le Ninja a t-il davantage survécu dans l’univers du jeu vidéo parce qu’il était porté par la qualité de plusieurs de ses titres (Shadow dans FF VI, les Shinobi et mortal Kombat) contrairement à sa présence au cinéma, davantage synonyme de nanard.

Recommandé pour vous

1 Comment

  • Reply
    Alice
    08 Sep 2011 11:09

    (Strider :3)

    Bravo pour ce 3e chapitre, John ! 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *