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[Test] Gran Turismo 6

Gran-Turismo-6

Après un Gran Turismo 5 qui avait connu des débuts laborieux, Polyphony Digital se devait de redresser la barre et d’offrir à la PS3 la simulation automobile qu’elle mérite. Pari remporté ?

Gran Turismo a toujours été la bible de la simulation sur console, le Saint Graal pour les amateurs de courses, mais à l’instar d’un PES face à FIFA, l’élève Forza a finalement dépassé le maître, et ce en très peu de temps. La faute à une évolution trop lente, un replis sur les acquis du passé et à un GT5 qui faisait office de brouillon. Polyphony Digital avait donc pour tâche de redonner ses titres de noblesse à cette série qui en aura fait vibrer plus d’un.


Un contenu affolant

Comme toujours dans un Gran Turismo, le contenu est gargantuesque. Tenez vous bien, ce ne sont pas moins de 1200 véhicules qui sont pilotables dans le jeu, de la Honda FIT RS ’10 offerte au départ, à la Renault R8 Giordini. Bien entendu, de nombreux véhicules ne sont que de simples déclinaisons, mais l’offre est tout de même énorme. Il en va de même pour les circuits qui approchent la quarantaine (déclinaisons comprises ici aussi). Circuits en ville, montagneux, en passant par les habituels Laguna Seca par exemple, le nombre de tracé promet des paysages divers et variés. Concernant les modes de jeu, on fait dans le classique avec un mode carrière, arcade et multijoueur, mais nous y reviendrons.





Une carrière poussive

Abordons le plus gros du paquet. On ne pouvait pas dire que le studio avançait à grand pas, il y avait même une certaine stagnation. Hélas, cela ne change pas encore une fois, malgré quelques refontes. On se retrouve donc avec les habituels classes de compétitions à déverrouiller, avec des permis à passer entre deux. Polyphony Digital ne s’est donc pas vraiment foulé sur le système de progression, à la différence près que les catégories de courses se débloquent après avoir acquis un certain nombre d’étoiles. Etoiles obtenues selon votre classement en compétition. Mouais. Autre nouveauté qui en surprendra plus d’un, vous ne gagnez plus de véhicules en gagnant des courses. Un choix étrange qui force donc à se rendre chez le concessionnaire pour en acheter une, notre garage se retrouvant finalement assez vide. Surtout que l’argent obtenu à chaque course n’est pas excessif, contrairement au prix de certains bolides. Mais le studio pallie à ce problème en intégrant… un système de micro-transaction. Ah quelle belle idée… Ce soucis d’argent se retrouve dans les modes arcade et multijoueur, puisque seuls vos véhicules achetés sont disponibles, en plus d’une trentaine proposés gratuitement. Vous ne voulez pas recourir au micro-paiement ? Tant pis pour vous si l’adversaire n’a pas les mêmes états d’âme que vous.






Autre problème, les premières heures de jeu sont des plus soporifiques. Les véhicules proposés n’offrent aucune sensation, la difficulté est inexistante et se taper des permis avec des challenges ridicules où l’on obtient l’or sans forcer n’est pas vraiment gratifiant. Il faudra attendre une bonne dizaine d’heures de conduite pour réellement découvrir ce que le jeu à nous offrir. Pourtant les développeurs se sont efforcés de casser la monotonie en insérant des petits défis, tels que de renverser des cônes en un minimum de temps, ou de conduire la Lunar Roving Vehicle jusqu’à un point donné, en tenant compte de la gravité allégée. Plutôt fun, ils seraient même un peu trop rares à mon goût.


Des sensations remarquables, des défauts d’un autre âge

Lorsque l’on lance un Gran Turismo, on est en droit d’attendre un vrai plaisir de jeu. On ne pas dire que l’on soit brimé sur ce point là. Le pilotage se doit d’être précis, sans erreur et une connaissance des circuits est bien évidemment de mise pour faire les meilleurs temps. Bon, c’est sûr qu’avec les pots de yaourt du début de carrière, c’est moins évident de prendre son pied. Mais avec un bon gros bolide entre les mains, le plaisir est bien là. Les transferts de masse sont plutôt bien rendus, tenter de prendre le vibreur est un risque non négligeable dû à la perte d’adhérence, et le contre-braquage n’est pas des plus évidents lors d’une perte de contrôle, surtout qu’il n’est pas possible de rembobiner contrairement à son concurrent Forza. Ce plaisir de conduite est renforcé par des graphismes dignes d’une PS3 en fin de vie. Les effets de lumières sont éblouissants, les voitures magnifiques et les circuits très agréables à l’œil, malgré quelques baisses de framerate à certains moments. Seul bémol, la pluie est particulièrement laide, même s’il faudra revoir sa méthode de conduite.





Mais voilà, l’expérience est ternie par des défauts qu’on ne pensait plus voir depuis belle lurette. A commencer par l’IA, calamiteuse. Les adversaires semblent suivre une ligne prédéfinie, ne réagissent pas, vous coupent souvent la porte et n’anticipent pas vos freinages. Ce qui donne forcément lieu à des chocs venant de derrière plutôt perturbants. Aussi, ils ne semblent pas vraiment vouloir bouleverser la hiérarchie. Lorsque l’un d’entre eux est premier lors de la première course d’un championnat, vous pouvez être certains qu’il le sera pour les suivantes. L’intérêt n’est pas vraiment là. Puisqu’on parlait des chocs, notez bien que les dommages n’existent pas en mode solo, ouioui, et que les bruitages n’ont pas bougé depuis le premier opus sur PS1. Voilàvoilà.


En bref

Gran Turismo 6 redresse la barre, c’est incontestable. Le plaisir de conduite est à son paroxysme, le contenu est affolant, reste que le mode carrière met du temps à montrer son intérêt et le jeu souffre de lacunes dignes d’un jeu PS2.

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