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[Test] Hyrule Warriors

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Alors que l’on attend encore le Zelda Wii U comme le Saint Graal, Nintendo a décidé de nous faire patienter en s’alliant avec Tecmo Koei pour nous livrer un crossover mêlant l’univers du lutin vert et le gameplay des Dynasty Warriors. Si le résultat ne détonne pas vraiment par son originalité, il s’avère plutôt fun

Annoncé par surprise lors d’un Nintendo Direct à la fin de l’année 2013, Hyrule Warriors avait pris les joueurs de court. Déjà parce qu’on n’imaginait pas très bien comment imbriquer ces deux univers pour en faire quelque chose de cohérent et d’enthousiasmant, mais aussi parce que les spin-off tirés de l’univers Zelda ont rarement été concluant (Link’s Crossbow Training je te juge). Et pourtant, Nintendo et Tecmo Koei ont réussi à mélanger les bons ingrédients pour nous proposer un bon jeu.


All your base are belong to us

Le jeu reprend donc les bases de Dynasty Warriors et pour les novices comme moi qui n’ont jamais touché à un seul jeu de la saga, le choc de la découverte est rude. Le principe est le suivant. Vous débarquez sur une map de taille variable, en compagnie d’un ou plusieurs alliés, au niveau d’un point qui sera votre base. Ailleurs sur la map, vous remarquerez bien vite que tout est rempli d’ennemis, beaucoup d’ennemis, des centaines d’ennemis. Et à certains endroits, des endroits appelés « fort » sont à prendre. Il faut éliminer un nombre déterminé de mobs pour voir apparaître le mini-boss (qui n’a de boss que le nom d’ailleurs) qu’il faut dézinguer pour pouvoir s’attribuer le fort. La prise de fort a deux effets : d’abord de faire progresser votre armée, mais aussi et donc, de faire reculer l’adversaire afin qu’il évite de prendre votre base, ce qui serait synonyme de game over. Ce qui amène à un premier soucis : la redondance. Chacune des 18 missions de la campagne se divise de la même manière : prise de fort, avancée de votre armée, boss final. Ce qui, avouons-le, n’a rien de bien palpitant. Fort heureusement, les développeurs ont inclus divers objectifs durant ces missions, pour briser un peu la monotonie. Cela se caractérise par l’apparition de boss à des endroits variables de la map ou encore par une obligation de protéger un personnage en l’escortant à un point précis. Concrètement, on se retrouve souvent à courir un peu partout parce qu’un allié a besoin d’aide, qu’une de nos bases va être reprise par l’ennemi, tout en s’efforçant de faire avancer le schmilblick.





Et tu tapes tapes tapes

De Dynasty Warriors est aussi repris le gameplay. J’ai évoqué un peu plus haut la présence de centaines ennemis, ce n’était pas vous mentir. Le postulat du jeu étant le combat de masse, on se retrouve facilement avec un compteur de 2000 ennemis évincés à la fin du mission. Bien entendu, la grande majorité d’entre eux ne sont que des mobs insignifiants ne possédant quasi pas de points de vie et vous portant une attaque une fois dans le jeu, mais vous vous doutez bien qu’il y a des plus coriaces. Afin de les tuer, plusieurs types d’attaque sont à votre disposition : les faibles et fortes que vous pouvez enchaîner pour sortir des combos à puissance variable, mais aussi des attaques spéciales dévastatrices lorsque votre jauge est complète. Zelda oblige, la magie est aussi présente et permet d’amplifier les attaques de base lorsqu’elle est activée. Il existe un bouton de parade, qui, je l’avoue, ne pas servi une seule fois. Contre les adversaires les plus forts, le jeu met en place un système de point faible afin de les mettre KO plus rapidement. En effet, lorsqu’ils vous attaquent, une esquive au bon moment vous permet d’entrevoir leur point faible qui s’affiche par un symbole au dessus de leur tête, frappez les plusieurs fois, et c’est gagné ! Ce système de jeu apporte un sentiment grisant au joueur, un sentiment de puissance d’autant plus mis en avant par la difficulté toute relative du soft. Faites moi plaisir, lancez le jeu en difficile pour un peu de challenge.


Save the princess, save the world, again

« D’accord, c’est bien joli tout ça, mais il est où le côté Zelda ? », me direz-vous. Eh bien, tout le reste du jeu lui est dédié. C’est l’univers entier des Zelda qui est imbriqué dans le jeu, pour le pire, mais surtout pour le meilleur. Au niveau des personnages tout d’abord, fidèle à l’esprit de la saga de Tecmo Koei, il n’y en a pas moins de 13 à déverrouiller. On s’attendait bien évidemment à voir Link, Zelda, Sheik ou Impa en action, on s’attendait un petit peu moins à Fay, Darunia le leader Goron ou encore Ruto. Bien entendu, le jeu s’autorise à énormément de facilités scénaristiques et de prétextes pour que des personnages pourtant issus de jeux différents en viennent à croiser le fer, mais on lui pardonne grandement. On se retrouve donc à batailler sec dans des environnements bien connus des fans tels que Le Palais du Crépuscule de Twilight Princess, le Désert Gérudo ou encore le Lac Hylia, dans des versions remaniées pour satisfaire les exigences du jeu, mais néanmoins plus que fidèles. A noter d’ailleurs que graphiquement le jeu s’en sort plutôt bien, sans pour autant faire de miracles.

 Personnages, environnements, et ce n’est pas tout ! Le jeu fourmille de clins d’œil à la série. Du missile teigneux à protéger aux coffres apparaissant après avoir vaincu une zone, en passant par les grandes fées qui vous aideront dans votre périple, tout est fait pour installer le fan dans un petit cocon douillet. On notera aussi la présence des Skulltulas qui se cachent au milieu de la map, ou plus étonnant (et pourtant si évident), les cocottes qui pourront vous venir en aide parfois, ou pas, faites attention ! Nous retrouvons aussi les gadgets chers à la série, tel que le grappin, l’arc ou les bombes, qui vous seront utiles soit pour avancer sur la map, soit pour vous défaire de certains boss.




Lvl up !

Si la formule Dynasty Warriors peut s’avérer redondante à la longue, elle est légèrement sauvée par l’aspect évolutif de nos personnages. Plus vous combattez, plus vous gagnez des niveaux amplifiant votre puissance d’attaque, mais aussi, au fil des combats, vous aurez la chance de récupérer soit des items, soit des armes, soit des rubis, qui vous seront bien utiles. Les items vous permettent de déverrouiller des badges vous conférant divers améliorations qui vont de l’augmentation de puissance, au déverrouillage de nouveaux combos, en passant par une extension de vos jauges, à travers un arbre de compétence. Le jeu se base donc aussi sur un système de loot plutôt appréciable. Concernant les armes, Hyrule Warriors intègre un système de fusion assez intéressant. Vous ramasserez plusieurs armes aux capacités différentes et il vous est possible de les fusionner entre elles afin de créer l’arme ultime. Ces systèmes donnent un second souffle au jeu puisqu’ils permettent une évolution du gameplay, notamment parce que chaque personnage a à sa disposition plusieurs armes. Link ne se maniant pas pareil avec son épée de légende qu’avec son bâton de feu, c’est tout une réapprentissage et même une nouvelle découverte du jeu qui est des plus appréciables. A noter que, forcément, certaines des protagonistes auront du retard quant à leur niveau par rapport aux autres. Pas de panique, vous n’êtes pas obligé de farmer comme un porc pour leur rendre un niveau équivalent puisqu’il est possible d’acheter leurs lvl manquant à l’aide des rubis. Certains crieront au blasphème, personnellement, n’étant pas un adepte du principe de refaire les missions pour faire monter un personnage, je trouve cela très appréciable.





Un contenu gargantuesque

Si les 18 missions du scénario ne vous ont pas comblé, vous pouvez toujours les refaire dans une difficulté plus élevée, ou avec d’autres personnages afin de débloquer les items et armes manquantes ou de trouver certains Skulltulas qui n’apparaissent qu’à certaines conditions. Un mode défi vous est proposé depuis une mise à jour, qui vous oblige à compléter certains objectifs dans un temps limité. Et si tout cela ne vous suffit pas, le mode Aventure vous attend ! Ce mode reprend à l’identique la map du premier Zelda sur NES et vous propose un mode d’exploration quelque peu particulier. En effet, pour avancer de case en case, vous êtes obligé de remplir une mission avec un rang supérieur ou égal à celui qui vous est imposé. Ces dernières sont d’ailleurs extrêmement variées. Cela va d’un nombre d’ennemis à battre en un temps limité, des missions de conquêtes de territoire, voire même de quiz où vous devez tuer le bon ennemi en fonction de l’indice donné. Avec ce mode, Hyrule Warriors rajoute de nombreuses heures à sa durée de vie. Et si la lassitude vous gagne, tentez la coopération ! A ce sujet, le jeu impose qu’un des deux joueurs suivent le cours de l’action sur le gamepad pendant que l’autre bénéficie de l’écran de la télévision. Si la résolution du gamepad est tout à fait correct et qu’aucun ralentissement n’a été détecté, on aurait quand même apprécié la possibilité d’un écran splitté.





En bref

Est-ce que Hyrule Warriors plaira aux fans de Dynasty Warriors ? Probablement, en partie grâce au système de gamplay repris de la saga. Est-ce qu’il plaira aux fans de The Legend of Zelda ? Probablement puisque l’univers est amplement respecté et les clins d’œil appréciables. Est-ce qu’il plaira aux fans des deux sagas ? C’est très probable. Pourtant, en s’inspirant de ces deux licences, le jeu puise aussi dans leurs défauts. La redondance du système de jeu des Dynasty Warriors peut amener une certaine lassitude, malgré l’évidente volonté des développeurs de varier les plaisirs en intégrant divers objectifs. De Zelda, Hyrule Warriors hérite de son scénario bateau, insipide, que l’on ne prendra même pas la peine de suivre et qui, forcément, ne nous impliquera pas plus que cela. Mais rassurez-vous, grâce à son contenu gargantuesque, l’univers Zelda et le côté évolutif des personnages, Hyrule Warriors est tout de même un bon jeu !

Hyrule Warriors – Wii U – 40€ 

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