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[Test] Metal Gear Solid V: The Phantom Pain

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Oh qu’il était attendu au tournant celui-ci. Dernier épisode de la saga Metal Gear Solid instauré par Hideo Kojima, The Phantom Pain oeuvre dans le changement en proposant un monde semi-ouvert nous contant les dernières aventures de Big Boss. Pour un résultat, plutôt décevant.

Au rang des sagas vidéoludiques cultes, Metal Gear Solid se pose là. L’oeuvre de Kojima a instauré un nouveau genre, une nouvelle façon de raconter une histoire, parfois complexe, mais terriblement intéressante, prônant une réalisation cinématographique digne des plus grands, qui aura bercé de nombreux joueurs dont votre humble serviteur. La trame de Solid Snake s’étant achevé dans le quatrième épisode, Kojima avait alors la lourde tâche de clôturer celle de Big Boss en fanfare. Et pour cela, il n’a pas hésité à sortir des sentiers battus en développant sa nouvelle aventure autour du concept bien à la mode de l’open world, avec les défauts et les qualités que cela engendre.


Le retour du roi

Neuf ans ont passé depuis les événements de Ground Zeroes et l’attaque de la base mère de Big Boss par les soldats de Skull Face. Neuf ans durant lesquels le soldat légendaire, amputé alors d’un bras et le corps plombé de shrapnels, fut plongé dans un coma. A son réveil, l’hôpital chypriote dans lequel il séjournait est attaqué par un mystérieux commando. Épaulé par le mystérieux Ishmael et Ocelot, il s’en sortira in extremis tout en faisant la rencontre de L’Homme en Feu et du petit garçon au masque à gaz, que vous avez sûrement aperçu dans les différents trailers du jeu. Après cette introduction digne des plus grands films à spectacle, Snake n’a plus que deux idées en tête, se venger de Skull Face et remettre sur pied le projet Outer Heaven, cette nation des soldats libres si chère à ses idéaux, désormais placé sur une plateforme off-shore nommé Mother Base. Et pour cela il aura besoin d’aide, à commencer par celle de Kaz qu’il faudra aller sauver en Afghanistan.



Un semi open-world un peu vide

L’aventure vous embarquera en Afghanistan et en Afrique du Sud, dans un monde semi-ouvert. Semi-ouvert puisque ne vous attendez pas à rencontrer de nombreux PNJ octroyant vos services, mais plutôt des zones désertiques en pleine zone de guerre, leurs avants postes et villages bien défendus en prime. C’est plutôt dans la liberté d’action qu’il faudra aller voir, puisque le jeu vous propose d’effectuer ses missions principales (au nombre de 50), ses (trop) nombreuses Side Ops, ou de vous balader librement dans les magnifiques paysages afin de récolter des ressources nécessaires au développement de votre Mother Base. Si l’idée est plutôt bonne, elle s’avère concrètement assez mal fichue, puisque pour enclencher une mission principale il faudra soit la sélectionner dans votre Centre de Commandement Aérien (votre hélicoptère, en fait), soit dans le menu, vous obligeant alors à vous déplacer sur un point précis de la carte uniquement pour lancer la mission qui vous fera ensuite vous déplacer quelques kilomètres plus loin. Il y a là alors les symptômes naissant de certaines maladresses, l’open world étant tout nouveau pour Kojima Productions. Des symptômes qui seront bien plus pénibles par la suite.



Pourtant, cette nouveauté du monde ouvert amène énormément de nouveautés bienvenues dans la manière de jouer à la licence. Tout d’abord, Snake a développé une palette de mouvement bien plus gracieuse, plus fluide, qui découragera beaucoup moins les néophytes alors rebutés par la rigidité du personnage dans les opus précédents. Nous avons à faire ici à un vrai TPS qui montrera son efficacité tant dans les phases d’infiltration que dans les moments plus mouvementés où l’action sera de mise, et c’est très bien ainsi. Mieux encore, infiltrer un camp ennemi n’a jamais été aussi grisant puisque le level design offre de nombreuses possibilités que l’on se fait une joie de découvrir. Il est ainsi possible de prendre de la hauteur pour marquer le positionnement ennemi et échafauder un plan pour se glisser sans être vu dans un avant poste pourtant bien gardé. Pour les plus téméraires, foncer dans le tas peut être une alternative. Mais pour cela, Snake devra améliorer son équipement. Et c’est ici que la Mother Base entre en jeu.



Ressources humaines simulator

The Phantom Pain reprend le même concept que Peace Walker. A savoir qu’à tout moment, il vous sera possible d’exfiltrer un soldat ennemi pour qu’il rejoigne votre rang. Dans les faits, il n’y a rien de plus simple puisqu’il suffit d’endormir le dit soldat et d’utiliser un Fulton pour qu’il soit amené directement à votre base. La gestion de votre Mother Base est un point à ne pas négliger. Chaque soldat exfiltré possède des notes caractérisant ses compétences dans certains domaines et sera alors assigné à la team qui lui correspond le mieux. Plus il est compétant, plus il sera efficace et plus vos développements iront vite. Citons en vrac, la team Recherche & Développement chargée de vous fournir de nouvelles armes et gadgets, l’équipe Informations qui vous donnera des nouvelles sur la météo à venir, les ressources placés dans l’environnement, voire les zones placées sous le joug de l’ennemi, l’équipe Médicale qui s’affairera à soigner vos blessés, l’équipe Développement qui produira des ressources ou encore l’unité de combat que vous pourrez envoyer en mission. Vous l’aurez compris, c’est un vrai travail de gestion qu’il faudra opérer dans ce Phantom Pain, sous peine de se retrouver bien mal loti en milieu d’aventure. Il est d’ailleurs à tout moment possible de retourner voir les avancements des travaux dans cette Mother Base qui recèle aussi quelques secrets. Et si perdre du temps à faire le voyage vous ennuie, vous pourrez toujours étudier tout cela grâce à votre iDroid, véritable outils indispensable pour s’informer sur les missions actuelles, l’état de votre base ou encore vous repérer sur la map.



Hey buddy, ça farte ?

Outre son personnel particulier à la Mother Base, Snake pourra se faire aider par plusieurs compagnons différents lors de ses missions. La map étant plutôt grande, il ne sera pas de refus de faire appel à D-Horse, votre monture personnelle. Côté infiltration, D-Dog, Quiet et le D-Walker seront vos principaux atouts. Le premier risque de devenir votre nouvelle coqueluche. Ce dernier vous suivra absolument partout et marquera vos ennemis à une distance plutôt agréable. Quelques améliorations en sus, il pourra même porter un couteau entre ses dents et tuer un ennemi sur commande. Bon chien ! Quiet quant à elle se démarquera par son aptitude à se fondre dans le décor. Véritable sniper AAA, la belle pourra mettre de jolis headshots sur commande après avoir fait un repérage ennemi. Il est aussi bon de savoir que plus vous effectuerez de missions avec ces trois compagnons, plus vous tisserez de liens avec eux, vous permettant alors de leur offrir de nouvelles compétences ou armes. Hélas, arrivé un certain moment, leur efficacité vous donne un trop net avantage sur vos adversaires et l’on se surprendra parfois à laisser Quiet faire tout le boulot en attendant sagement dans un coin le temps que la tempête se calme. Le dernier compagnon n’en est pas vraiment un puisqu’il s’agit du D-Walker, un espèce de transporteur mécanique qui passera sûrement à la trappe étant donné son manque d’efficacité tant au niveau de l’infiltration que de l’action.



Et si la situation vous échappe encore, il est tout à fait possible de faire appel à un soutien aérien par hélicoptère ou une frappe de missiles sur un cible marquée. Avoir recours à cette solution de secours baissera bien entendu votre note de mission.


Mais où est donc le scénario ?

Vous l’avez lu dans l’entête, The Phantom Pain fait pourtant office de semi-déception. Alors que le gameplay et la performance graphique s’en sortent avec les honneurs, on ne peut pas vraiment dire qu’il en va de même pour le scénario. Alors que Kojima nous avait habitué à des histoires complexes, parfois lourdes, agrémentées de cinématiques parfois outrageusement longues, le monsieur s’est bien calmé sur cet opus. Bien entendu, nous retrouvons ses thèmes de prédilection, de la menace nucléaire en passant par des questionnement plus philosophiques sur les racines. Mais l’histoire est ici plus allégée, plus espacée, plus distillée. La faute sans doute au format open world puisqu’il est possible de choisir dans quel ordre effectuer les missions. Il faudra alors chercher du côté des cassettes audio pour en apprendre plus sur les tenants et aboutissements de l’histoire. Concrètement, le jeu ne propose presque aucun moment réellement marquant, aucun retournement de situation comme le maître sait le faire (à part cette fin, qui en retournera plus d’un). Pire encore, alors que les précédents opus comportaient leur lot de boss emblématiques, on reste ici sur notre faim. Il faut dire qu’il n’y avait pas non plus énormément de choses à raconter, puisque toutes les révélations ont été effectuées dans le quatrième épisode. Ici, nous sommes plutôt dans la préquelle, où tout est connu d’avance. Inévitablement, de surprises il ne peut y avoir. On aurait pourtant aimé. Rassurez-vous, il est tout de même agréable de voir comment l’histoire de Big Boss se conclut et instaure les événements qui auront lieu dans les Metal Gear et MGS suivant.



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Autre déconvenue, The Phantom Pain est très, très, très répétitif. Kojima Productions a-t-il eu des soucis à trouver comment justifier son open world ? Vous vous retrouverez bien souvent à effectuer le même genre de missions, que ce soit dans l’histoire principale que dans les side ops. Et si les premières heures sont particulièrement jouissives, la routine ne tarde pas à s’installer. Principalement, vos ordres de mission seront de vous infiltrer dans un camp ennemi pour extraire un prisonnier, un haut gradé et pour récolter des informations. Et ceci sur la quasi-intégralité de l’aventure. Bien entendu, sur la forme à vous de voir comment opérer, mais dans le fond, on aurait aimé plus de diversité. De même, et c’est bien plus problématique, passé le deuxième acte le jeu vous proposera de réeffectuer certaines missions dans des conditions plus extrêmes. Infiltrer la base ennemie sans vous faire repérer sous peine de tout recommencer ou en mode survie en devant trouver des armes sur le terrain, tels sont les challenges qui vous seront imposés. L’idée est bonne, si seulement il n’était pas indispensable d’effectuer ces objectifs pour débloquer de nouvelles missions qui viendront conclure l’histoire et s’avèrent indispensables. Nous nous retrouvons donc là face à un cruel manque d’inventivité. Kojima a-t-il réellement pu finir son jeu ? Konami a-t-il couper les vivres pour un jeu qui aurait finalement coûté trop cher ? Avons-nous là les symptômes de la scission entre l’éditeur et son développeur fétiche ?



En bref

Metal Gear Solid V: The Phantom Pain est une semi-déception. Alors que le jeu détonne par son gameplay efficace, son open world permettant diverses approches dans l’infiltration et un Fox Engine qui fait des merveilles, il s’embourbe hélas dans une répétitivité hallucinante et un scénario qui ne brille pas par son originalité. Reste que l’on retrouvera les thématiques chères à Kojima et le charisme d’un Big Boss en grande forme .

On aime :

  • L’open world permettant différentes approches
  • La gestion de la Mother Base
  • Le gameplay efficace
  • L’apport des compagnons
  • La claque graphique
  • Une bonne durée de vie (30h pour la trame principale)

On aime moins :

  • Le scénario trop éclatée n’apportant pas grand chose
  • La quasi-absence de boss
  • Le côté répétitif des missions
  • Où est le thème principal ?

Craquez vos PO si :

  • Vous êtes un fan absolu de la licence
  • Vous recherchez un jeu d’infiltration au gameplay efficace

Quittez la partie si :

  • Vous recherchez un scénario élaboré
Metal Gear Solid V: The Phantom Pain – Développeur : Kojima Productions
PS4 / Xbox One / PC / PS3 / Xbox 360
50€

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