Cinéma Tests & Critiques 3

[Critique] The Avengers : L’Ère d’Ultron

avengers_age_of_ultron_2015_movie-wide (1)

Il est là, enfin ! La suite tant attendue du blockbuster Marvel Studios est arrivée en salle. Joss Whedon sera-t-il parvenu à réitérer le miracle ? En quelque sorte oui, mais de manière bien différente. Voici notre avis.

Comme une mécanique bien huilée, les films Marvel Studios sortent à un rythme régulier et engrangent les dollars. La machine est en marche et avait déjà atteint son point d’orgue avec The Avengers, petit miracle, grosse baffe, film popcorn par excellence pourtant pas dénué de défauts, mais qui avait réussi à montrer qu’il était possible de faire un film tout public cohérent avec un grand nombre de personnages sans tomber dans la surenchère. Sur ce coup-là, Joss Whedon avait mis tout le monde d’accord, le pari était réussi. La question se posait alors pour le second volet. Comment faire mieux ? La réponse de Whedon : en faisant différent.


Assemble

Alors que les Avengers combattent l’HYDRA pour récupérer le sceptre de Loki, Tony Stark tombe sur un projet ambitieux mené par le Baron Von Strucker : une Intelligence Artificielle ultra perfectionnée. Dans l’optique de créer une armée robotique de maintien de la paix, ce dernier s’allie avec Bruce Banner pour perfectionner les recherches. Alors qu’ils célèbrent leur victoire face à l’HYDRA, l’IA se réveille, prend le contrôle de l’Iron Legion, se fait appeler Ultron et n’a qu’une idée en tête, faire tomber les Avengers. Le scénario ne brille pas par sa complexité, des créations se retournant contre leur créateur, c’est un thème déjà vu et revu dans l’histoire cinématographique. Pour autant, cela n’est pas dérangeant. Ce n’est pas dérangeant puisque même si la grande partie du film est un jeu de chat et de la souris entre le méchant et les super-héros, il est ponctué de multiples intrigues secondaires qui lui donnent une important densité. Bien entendu, la trinité Captain America, Iron Man et Thor se retrouve au premier plan, les graines de Civil War commencent même à germer, résultant de savoureux échanges verbaux voire physiques entre ces trois là. A l »inverse du premier volet, Age of Ultron n’oublie personne en cours de route. Chacun a donc sa petite histoire. Et si l’on sera légèrement dubitatif concernant l’amourette entre Black Widow et Banner, on le sera beaucoup moins devant l’importance qu’a pris Hawkeye, grand oublié du premier. Parmi ces dieux, monstres et génies, Whedon nous donne un point d’accroche, celui d’un homme sans pouvoir, doté d’un talent et d’une dévotion à toute épreuve. Bien joué.





Concernant les petits nouveaux, les jumeaux Maximoff, leur trame de fond est un grand classique pour les adeptes de comics. Les autres y verront quelque choses d’un peu bidon. Mais soit, c’est crédible. Leurs pouvoirs sont visuellement magnifiques, donnent un petit coup de fouet et changent la donne. Malheureusement, ils sont quelque peu sous exploités, voire amoindris par rapport à leur version papier. Vision, dont je ne m’étalerai pas sur ses origines, est la véritable valeur ajoutée, ou tout du moins, l’aurait été si lui aussi n’avait pas été un simple coup d’épée dans l’eau. On sent la volonté du réalisateur d’apporter du sang neuf à son équipe, de varier les plaisirs pour éviter la redite. Nombre de personnages oblige, les derniers arrivés ne bénéficient pas du temps d’écran nécessaire. Certains caméos auraient pu être coupé au montage pour leur laisser un petit peu plus de temps. Arrive alors Ultron. A l’instar de tous les films Marvel, le méchant ne brille pas par son originalité. Les projets d’Ultron sont simplissimes même si Whedon tente de noyer le poisson jusqu’à la moitié du film, personne n’est berné. Fort heureusement, Ultron en impose, il respire le charisme, il transpire le cynisme. James Spader délivre un exceptionnel travail en réussissant à faire vivre un personnage entièrement fait d’acier.





There are no strings on me

Avec Age of Ultron, Whedon tente la différence, de prendre à contre-pied. Il a d’ailleurs bien compris ce qui lui était reproché dans le premier film. Les problèmes de rythme ? Evacués ! Forcément, l’équipe est déjà formée, on rentre dans le vif du sujet dès le départ avec une introduction qui en scotchera plus d’un. Et cela continuera pendant 2h20, sans réel temps mort. Les scènes d’action sont plus courtes mais plus nombreuses et impeccablement orchestrées. Plusieurs plans sont littéralement à se décrocher la mâchoire et semblent sortir tout droit d’un comics. Un mot d’ailleurs sur les effets spéciaux qui sont irréprochables. Le contrecoup est inévitable, le spectateur est submergé d’informations à analyser entre la trame principale, les enjeux secondaires, la mise en place de la phase 3 et les bastons à l’écran. Un deuxième visionnage est presque indispensable pour tout saisir tant le film est dense. La tonalité est plus nuancée, moins « fun », moins colorée, légèrement plus sombre, sans tomber dans le gritty à outrance façon Warner/DC. La tension est présente dans les rangs des Avengers, parfois même au bord de l’implosion. Le public ayant adhéré au premier ne s’y retrouvera peut être pas, c’est un parti pris osé et dangereux qui fait pourtant partie intégrante de la mythologie des comics. Fort heureusement, la patte humoristique si chère à Marvel Studios est encore là pour faire décocher quelques sourires, voire quelques rires. La bonne nouvelle, c’est que le Tony Stark Show est terminé, cela va avec l’évolution du personnage. En nouveau trublion de la bande, le puissant Thor. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Chris Hemsworth est irrésistible. Pourtant, Age of Ultron ne peut échapper à la comparaison avec son grand frère. La faute à cette scène finale, bien trop ressemblante avec celle du premier film ainsi qu’à d’autres passages inévitables.

Pour finir, il m’est obligé d’attaquer un point particulier du film. Sans trop en dire, Whedon fait du Whedon. Ou plutôt, Whedon s’est senti obligé de faire du Whedon. Cela fera grincer des dents pendant longtemps tant ce moment est purement gratuit et injustifié. J’espère qu’il y aura des conséquences pour la suite. Autrement, c’est un énorme gâchis incompréhensible.




En bref

The Avengers 2 s’affranchit du premier volet en proposant quelque chose de différent sur la forme, mais malheureusement pas assez dans le fond. La tonalité est plus sombre, l’équipe au bord du gouffre, mais Whedon parvient à ne pas tomber dans le mélodrame. D’une densité incroyable, le film ne laisse à aucun moment un temps de répit, une qualité qui tourne au défaut quand le spectateur est submergé par un trop plein d’informations et imposant un deuxième visionnage. Comme d’habitude, les amateurs de scènes d’action seront aux anges avec des plans tout bonnement incroyables. Ceux qui recherchent un scénario digne de ce nom peuvent éviter le film qui retombe dans l’écueil des méchants Marvel Studios de base, malgré l’excellente prestation de James Spader en Ultron.

Recommandé pour vous

3 Comments

  • Reply
    Kyra
    22 Avr 2015 4:46

    Tiens, pourquoi pas aller le voir finalement.

  • Reply
    Eskarina
    22 Avr 2015 8:43

    Excellente critique qui me pousse à aller le voir au plus vite T-T

  • Reply
    Kyra
    23 Avr 2015 9:48

    Ca y est, c’est prévu ! J’irai le voir ce week-end ! S’il est différent des autres je devrais aimer ^^

Répondre à Kyra Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *