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[Test] Per Aspera

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Le réchauffement climatique et le déclin de la Terre a trouvé sa solution miracle: terraformer Mars. C’est le New Game + de l’Humanité, tout recommencer en mode hardcore en gardant les développements technologiques acquis jusqu’ici. Il existe pléthore d’œuvres sur le sujet: Seul sur Mars au cinéma ou en littérature, Surviving Mars sorti en 2018 sur PC, Terraforming Mars pour les accros aux jeux de plateau… Bref, à force de jouer à terraformer Mars, on se sentirai presque devenir expert en la matière. Mais avec Per Aspera, on reprend tout à zéro: le New Game + de la terraformation est arrivé.

Mars, et ça repart

Per Aspera est la premier jeu du studio Tlön Industries. Et pour leur premier essai, les argentins de Tlön Industries ont vu grand. Vous incarnez AMI, une IA développée pour gérer la colonisation et la terraformation de la planète Mars à l’heure où la civilisation terrestre a besoin de changer d’adresse. Votre outil principal est votre vue d’ensemble de la planète, les différentes usines et mines que vous devrez placer à la surface, ainsi que votre interaction avec la Terre. En effet, Per Aspera s’apparente à un City Builder, tout en n’étant pas un City Builder.

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Contrairement à ce que proposait Surviving Mars, ici ce n’est pas une ville que vous devrez construire et gérer. Per Aspera voit grand: vous prenez en charge la construction et la gestion d’un réseau planétaire de production et de distribution de ressources. Entre les mines de matières premières (aluminium, carbone, fer,…), les usines qui utilisent ces matières pour créer des éléments raffinés (acier, pièces détachées, composants électroniques, …), les usines de robots ou encore les postes de recherche destinés à accueillir des colons humains, votre rôle est primordial à l’expansion de la future civilisation martienne.

Votre rôle consiste donc à gérer en temps réel l’offre et la demande, que ce soit en matières premières, raffinées, ou même en énergie, et de maintenir un équilibre pour éviter le déclin de votre infrastructure. Car l’objectif final n’est pas de coloniser la planète Mars, mais de la terraformer: la rendre habitable. Pour se faire, le mode campagne vous propose une évolution scénarisée, vous guidant pas à pas dans les actions à réaliser pour augmenter la température de la planète, faire fondre les calottes polaires ou encore retrouver une pression atmosphérique suffisante. Votre quête sera donc ponctuée de conversations avec vos « maîtres » terriens, de choix scénaristiques et d’évènements inattendus qui rendent toute l’aventure plus vivante, plus spontanée, mais qui surtout rythment de façon salvatrice votre progression.

Fast Forward and Furious

Car l’un des défaut du titre est son manque de rythme. A vouloir être très complet, Per Aspera se prend les pieds dans son propre tapis de réalisme. Une fois vos premières usines lancées, vous débloquerez progressivement de nouvelles technologies et de nouveaux objectifs, mais il faudra très souvent attendre, attendre et encore attendre que vos ressources aient été extraites, raffinées, transportées puis utilisées. En tant que joueur, on a donc fâcheusement tendance à utiliser la fonction « x16 » de l’écoulement du temps afin d’accélérer ces étapes d’attentes pour atteindre son but. Mais même en vitesse x16, vous aurez encore beaucoup d’attente… C’est donc dans ces longs moments d’attente que le scénario vient soulager en ponctuant ces moments de dialogues ou d’évènements qui pourront rendre vos parties plus croustillantes.

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Le second défaut n’en est pas nécessairement un pour tous les joueurs: la complexité. Sous couvert de réalisme, Per Aspera est très riche en technologies et méthodes pour vous permettre de terraformer la planète rouge. Tellement que l’on peut parfois se perdre dans la quantité d’informations à gérer pour arriver à son objectif. Alors les aficionados du spatial et de la gestion seront probablement aux anges, mais les joueurs occasionnels auront parfois du mal à s’y retrouver dans cette interface. Si l’on ajoute à cela la sobriété visuelle du titre pour faire sortir les informations importantes, Per Aspera s’adresse plutôt aux joueurs passionnés qu’un Surviving Mars pourtant déjà bien complet mais esthétiquement plus attrayant.

En revanche, si vous faites partie des gens qui peuvent passer des heures à optimiser leur deck sur TerraForming Mars, ce jeu est clairement fait pour vous. Tout est question d’optimisation. De l’extraction des ressources à la gestion de grand projets spatiaux (comme le détournement de comète pour approvisionner la planète en eau), chaque étape dépend du bon fonctionnement de la mécanique de votre réseau planétaire. Il suffit que l’un des rouages soit grippé (une usine en panne, une chute de la production électrique, …) pour que tout votre réseau soit en difficulté. Les accros au contrôle seront donc très satisfait d’avoir la complète responsabilité du développement de l’infrastructure martienne.

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Per Opera

Pour ce qui est de l’ambiance, Per Aspera fait le travail sans broncher. Vous êtes une IA, pas de fioritures ni de décorations inutiles, votre interface est sobre et graphiquement épurée. Le but ici n’est pas de faire du beau, mais simplement de faire du pratique. Malgré tout, on trouve rapidement une certaine beauté à ce minimalisme graphique: les cartes topographiques de la surface de Mars, la vue de la planète que l’on obtient en dézoomant, et la lumière du réseau planétaire qui se construit rendent l’expérience artistique d’une certaine façon. Et on se perd rapidement à regarder ses robots livrer les ressources à travers le réseau tels de petites fourmis à l’œuvre dans une fourmilière planétaire.

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Le titre se fend aussi de musiques travaillées, mêlant l’intriguant et l’épique, qui viennent compléter l’ambiance déjà bien rodée. Et bien que le doublage en français n’existe pas, l’intégralité des textes est en français et ne devrait donc poser aucun problème pour les joueurs de l’hexagone. Côté durée de vie, le titre en a sous le pied. La campagne en elle-même vous prendra quelques dizaines d’heures, selon votre efficacité à atteindre les objectifs. Vous pourrez ensuite, si vous aimez pousser le réalisme jusqu’au bout, tenter l’expérience non-scénarisée de la terraformation. Vous serez alors seul avec vous-même pour prendre les bonnes décisions et transformer Mars en planète bleue.

Le mot de la fin

Per Aspera ne révolutionne pas le genre du jeu de gestion sur Mars : il le complète en explorant des terrains qui n’avaient pas encore été abordé sous cette forme. Complexe, scénarisé, épuré, Per Aspera prend le parti de raconter une histoire tout en faisant la part belle à l’industrialisation à l’échelle planétaire. Certes, le titre possède de léger défauts, comme l’attente parfois un peu longue malgré le temps accéléré, mais il parvient à nous faire passer un bon moment. Finalement, c’est peut-être ça le but de Per Aspera: nous montrer qu’il y a de la poésie dans l’industrie et de la beauté dans l’automatisme. Enfilez vos combinaisons spatiales, Mars vous attend.

On a aimé :

  • Terraformer Mars, obviously
  • Le concept du city builder planétaire
  • La scénarisation de la campagne

On a moins aimé :

  • L’attente entre la réalisation de certains objectifs
  • La quantité d’informations astronomiques à digérer
  • C’est tout…

Craquez vos PO si :

  • Vous avez toujours eu envie de pourrir une autre planète
  • Vous aimez le rouge
  • Vous êtes obsédé du contrôle

Quittez la partie si :

  • Vous n’aimez pas gérer les problèmes
  • Vous êtes allergique au sable
  • Vous espérez que Brad Pitt retrouve son père près de Neptune


Per Aspera – Tlön Industries – Raw Fury

Disponible sur PC

A partir de 29,99 €

Ce test a été réalisé sur une version fournie par l’éditeur.

 

Une IA pour les gouverner tous

Brillant par son idée, et adapté dans sa réalisation, Per Aspera vous fera prendre du bon temps dans la gestion d'une industrie à l'échelle planétaire. Un City Builder original, mais qui s'adressera particulièrement aux accros du spatial ou de la gestion qui cherchent un nouveau challenge.

7
Note Globale:
7

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