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[Test] Alien : Isolation

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Après un Colonial Marines calamiteux, Sega se devait de rectifier le tir et de proposer un jeu tiré de la saga Alien qui mérite qu’on s’y attarde. Dernière chance pour l’éditeur qui s’octroie les services du studio Creative Assembly, responsable des très bons Total War, avec Alien Isolation. Verdict.

Lorsqu’il est question de produire un jeu Alien, deux choix sont possibles pour les studios. Soit de s’inspirer du deuxième épisode, Aliens réalisé par James Cameron, ce qui résulte généralement en un FPS bourrin sans prise de tête qui ne vaut pas grand chose, soit en reprenant l’ambiance de l’opus original de Ridley Scott. C’est cette deuxième solution qui a été prise par Creative Assembly désireux de recoller aux origines en développement un véritable survival avec cet Alien Isolation. L’histoire vous permet d’incarner Amanda Ripley, fille de l’héroïne des films, en quête de réponses quant à la disparition de sa mère. Elle est envoyée sur la station Sevastopol, avec une petite équipe, pour récupérer la boîte noire  du Nostromo qui pourrait lui indiquer ce qui s’est passé. Hélas, lors de l’arrivée sur la station, un incident a lieu et elle se retrouve isolée de ses petits camarades. Pire encore, la station semble déserte, des corps déchiquetés parsèment chaque pièce. Seule et désarmée, elle ne tardera pas à faire la rencontre du responsable du carnage : un xénomorphe.


Dans l’espace, tout le monde vous entendra courir

Alien Isolation se pose d’entrée comme un jeu d’infiltration à grosse composante de survival. Dès le début du jeu, vous rencontrerez une personnage qui vous expliquera les gros rudiments pour pouvoir survivre dans Sevastopol. Contrairement à ce que vous pouvez penser, vous n’êtes pas seuls. Le problème, c’est que les rares humains que vous rencontrerez voudront vous truffer de balles. Armée d’une clé de maintenance, vous comprenez très vite que vous ne ferez pas le poids. C’est par la discrétion et l’infiltration qu’il est possible de progresser dans le jeu. Chaque coin d’ombre, chaque caisse, chaque placard est donc une aubaine pour se cacher et c’est à tâtons que vous avancerez vers vos objectifs. Courez, et vous êtes directement repéré. Le jeu intègre d’ailleurs un gameplay ultra minimaliste qui convient très bien au genre. Par exemple, il vous est possible de vous pencher et de gérer votre inclinaison pour pouvoir observer au dessus d’un obstacle. Amanda s’allongera aussi automatiquement sous une table lorsque vous passerez en dessous. Au fur et à mesure de l’aventure, vous dénicherez quelques armes qui pourront vous aider à vous défaire des ennemis. Revolver, fusil à pompe ou encore taser sont pour autant à utiliser avec parcimonie puisque les munitions ne se trouvent pas par paquet de douze. Et surtout, ils ne vous seront d’aucune utilité lorsque après une petite heure de jeu, votre nemesis fera son apparition.



Coucou.


Touché, c’est toi le chat

Une fois l’alien incorporé dans le jeu, il ne vous lâchera plus jamais. Peu importe où vous allez, il sera là à vous traquer. Et si vous ne le voyez pas, vous l’entendrez forcément crapahuter dans les tuyaux de ventilation, vous rappelant à chaque pas qu’il peut surgir de n’importe où. Alien Isolation ne joue pas sur la peur et les scare-jumps, même s’il en contient quelques uns, mais sur le stress et l’angoisse constante. Parce que le xénomorphe est increvable, vous ne viendrez jamais à bout de lui avec vos balles. Même après un coup de lance-flamme, la bestiole reviendra forcément à la charge quelques secondes plus tard. On se retrouve donc à avancer accroupi, à scruter notre radar en priant qu’il ne surgisse pas au prochain croisement. Un mot d’ailleurs sur le radar, puisque sur PS4 il est possible de tirer partie de la manette et d’en faire sortir le son, la diode changeant de couleur lorsque des ennemis sont à proximité. C’est peut être pas grand chose, mais ça fait son petit effet.



Le radar, votre meilleur ami.


Creative Assembly a fait un superbe boulot sur l’intelligence artificielle de l’alien en évitant de lui conférer des patterns, ce qui aurait permis d’anticiper ses mouvements. Ce n’est pas le cas, il est imprédictible, rusée, ce qui peut s’avérer parfois frustrant. Le revers de la médaille en somme. N’en déplaise, Alien Isolation est un jeu difficile qui ne laisse pas de place à l’erreur. D’ailleurs les développeurs ont pris le parti d’un système de sauvegardes manuelles à l’ancienne, parfois un petit peu mal placées, vous obligeant à refaire une bonne vingtaine de minutes de jeu qui seront obligatoirement différents puisque l’alien ne se trouvera pas au même endroit. C’est un petit peu dommage, mais rajoute du piment au soft. Une sauvegarde automatique aurait enlevé une bonne partie de l’intérêt du jeu et aurait octroyé au joueur un sentiment de sécurité qu’il ne doit pas ressentir. Pourtant, si le xéno est votre meilleur ennemi, il peut par moment être votre plus bel allié, notamment lorsque vous rencontrerez une petite bande d’humains hostiles. Au moindre coup de feu, la bête débarque pour dézinguer tout le monde, y compris vous, et ça, vous ne le voulez pas. Avec un petit peu d’ingéniosité, vous pouvez tirer partie du système de craft qui permet de créer des bombes sonores, fumigènes ou autre cocktail molotov pour attirer l’alien où vous le désirez afin qu’il fasse le ménage pour vous. Attention à rester cacher par contre !


Portes, QTE et retrofutur

Si Alien Isolation s’en sort à merveille avec son ambiance, ce n’est pas vraiment le cas pour ses mécaniques de jeu. Déjà, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard. On se retrouve souvent à devoir chercher comment atteindre un point donné soit pour tenter de communiquer avec l’extérieur, ou chercher des kits de soin pour nos camarades tombés au combat. Et quand je dis « chercher », c’est parce qu’au final, on passe plus de temps à déverrouiller des sécurités ou trouver des passes pour ouvrir des portes (quand il ne faut pas tout simplement user jusqu’à l’épuisement les mêmes QTE) pour atteindre nos objectifs. C’est légèrement redondant et surtout très chiant quand on doit mourir plusieurs fois juste pour trouver un code. C’est surtout le cas lors des deux premiers tiers du jeu, puisque sur la fin, Creative Assembly a opté pour une tournure un peu plus action qui change radicalement la donne. Après une douzaine d’heures de jeu à ouvrir des portes, c’est une véritable bouffée d’air frais.

C’est donc bien plus pour l’ambiance que pour le scénario qui emploie à outrance les codes des films (croyez-moi, vous ne serez surpris en rien) que l’on jouera à Alien Isolation. Les développeurs ont réussi à instaurer un véritable climat d’angoisse à leur jeu, ils ont aussi effectué un énorme hommage au film de Ridley Scott. On se retrouve plongé dans l’univers retrofuturiste du premier film, c’est un vrai régal. Des ordinateurs ressemblant plus à des Apple II qu’à des AlienWare en passant par le grain du jeu renvoyant à l’image du film, on sent bien qu’un soin tout particulier a été donné pour retranscrire au mieux la vision de Scott. Tout fan d’Alien devrait y trouver son compte. Et si ce n’est pas le cas, Creative Assembly a inclut une mission qui, ne mâchons pas nos mots, n’est là que pour le fan service. Côté graphisme, le studio s’en sort avec les honneurs, surtout avec un budget qui est loin des AAA habituels. Les effets de lumières sont splendides, les textures respectables et les animations plus que corrects. Un gros bémol par contre pour les cinématiques qui ont des sérieuses baisses de framerate (du moins sur PS4) et où les personnages sont quasi inexpressifs.



Bonjour, je suis constipé.


En bref

Alien Isolation a réussi à me faire oublier la débandade qu’était Colonial Marines. Avec sa forte ambiance, son alien charismatique et rusé et son respect de l’oeuvre original, le jeu devrait conquérir le coeur des fans de la licence et du survival horror malgré quelques mécaniques de jeu un peu daté et un scénario pas bien envoûtant. 


J’ai aimé
  • l’ambiance stressante
  • le fan service
  • l’IA de l’alien
  • la durée de vie (20 heures)

J’ai moins aimé
  • le scénario redondant
  • les QTE à outrance
  • la frustration liée au système de sauvegarde
Alien Isolation – Développeur : Creative Assembly – PS4/XboxOne/PS3/Xbox360/PC – ~60€

 

Un mot sur les DLC

Des DLC sont d’ors et déjà disponibles pour le jeu. Pour toute précommande, c’est Last Survivor qui vous était offert, et Crew Expendable était inclus dans l’Edition Nostromo. N’y allons pas par quatre chemins, ces DLC sont plus que dispensables. D’une durée de vie ne dépassant pas la demie-heure, ils vous placent sur le Nostromo pour revivre deux séquences fortes du film de Ridley Scott. Hélas, les objectifs ne sont pas bien intéressants, on se débarrasse très vite de l’alien à l’aide du lance-flamme dont vous trouverez des munitions tous les 20 mètres. Bref, c’est simple, fait pour les fans sans réellement avoir un quelconque intérêt. N’achetez pas.

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1 Comment

  • Reply
    Kyra
    16 Oct 2014 11:21

    Je te rejoins ! Il est génial !

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