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[Critique] Doctor Strange

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Pour son quatorzième (et oui, déjà) film, Marvel Studios change de dimension et nous présente son Sorcier Suprême le Doctor Strange. Nous a-t-il mis de la magie dans les yeux ? On vous dit tout, sans spoilers.

La formule commence à être connue de tous, pour introduire un nouveau super-héros, le passage par l’origin story est quasiment obligatoire. Ici elle s’avère même nécessaire puisque hormis le personnage de Stephen Strange, c’est un nouveau pan de l’univers Marvel qu’il faut présenter, celui de la magie. On ne parlera pas de pari risqué pour Kevin Feige et sa bande, surtout après avoir réussi à faire passer un raton laveur et un arbre parlant pour quelque chose de normal, mais plutôt d’une étape un peu casse gueule à ne pas rater. Et pour ça, quoi de mieux que de réutiliser un schéma maintes fois éprouvé avec succès ?

Sur le fond, Doctor Strange est du déjà-vu. Mais du déjà-vu bien maîtrisé. On retrouvera un héros arrogant devant trouver un nouveau sens à sa vie, un love interest en soutien inépuisable, une bande d’acolytes moralisateurs et un méchant juste là pour élever notre héros au rang de super-héros. Si vous avez l’impression que je vous ai résumé Iron Man, c’est normal. D’ailleurs, le bouc est présent et Benedict Cumberbatch le porte à ravir, tout comme il endosse le rôle de Stephen Strange à merveille. Il faut dire que les personnages antipathiques mais attachants, ça lui connait. Il n’a donc pas réellement besoin de forcer le trait, mais ça colle.

Ceci vaut d’ailleurs pour l’intégralité du casting, impeccable sans pour autant être extraordinaire. Tilda Swinton est bien moins exubérante qu’à l’accoutumée dans le rôle de l’Ancien, ce qui s’avère plutôt étrange, Rachel McAdams sort du lot des habituels personnages féminins Marvel en apportant le côté humain et émotionnel au film, tandis que Chiwetel Ejiofor et Benedict Wong, respectivement Mordo et Wong, nous apparaissent comme des acolytes sympathiques manquant un chouilla de relief. Une pensée pour Mads Mikkelsen, nouveau visage d’un méchant lambda de l’univers Marvel, qui n’aura que la puissance de son regard pour essayer de dégager quelque chose. On n’est dès lors surpris à aucun moment par les évolutions des interactions entre les personnages, parce que cette histoire, on la connait. Du moins, sa structure.

 

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Pourtant si le squelette scénaristique est le même, l’enrobage est lui bien différent. Il est différent puisqu’il aborde un univers magique jamais vu jusqu’à présent qui se paie même le luxe d’être le point fort du film. Bien qu’un peu expliquée lourdement pendant tout le second acte du film, la magie offre des tableaux extraordinaires. Il faut dire que Marvel Studios a mis les petits plats dans les grands et propose ici son œuvre la plus visuellement aboutie. Oui, les effets à la Inception sont archi présents, à la puissance mille, et retournent la tronche comme jamais avec leur effet kaléidoscope psychédélique que ne renierait pas Steve Ditko. Pour une fois, on ne saurait que trop vous conseiller un visionnage en 3D pour en prendre plein les mirettes.

Mais résumer Doctor Strange à ce simple effet relèverait de l’hérésie tant Scott Derrickson, réalisateur habitué à l’horreur, démontre un savoir-faire indéniable pour rendre magnifiques et spectaculaire des choses aussi triviales que des lancers de sorts (mais c’est apparemment pas donné à tout le monde, la saga Harry Potter je te vise). Il y a un véritable travail effectué autour de la gestuelle et la direction artistique qui réussit à rendre cohérent et crédible l’univers présenté. Chapeau.

 

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Paradoxalement, l’introduction à ce nouvel univers empiète sur le récit lui-même et pose un léger souci d’équilibre entre les différents actes du métrage. Je comprends la volonté de Derrickson de synthétiser l’origine du personnage à son maximum pour éviter certaines longueurs qui pourraient être rébarbatives pour un public nourri au genre depuis bientôt 10 ans. Je comprends la nécessité de poser les bases de ce nouvel univers et de s’y attarder quelque peu.

J’ai pourtant l’impression que cela a empêché un épanouissement du film, un développement des personnages, et en particulier de celui de Mikkelsen, ce qui donne un arrière-goût de fin extrêmement abrupte, en suspens. Il manque clairement quelque chose à Doctor Strange pour le faire sortir du lot, d’autant plus qu’on sent qu’il essaye de tendre un sous-texte plutôt intéressant autour de la notion héroïque et des règles à respecter. En somme le film reste plutôt sage, même s’il s’avère être l’un des plus violents et sombres de l’écurie Marvel.

 

En bref

C’est certain, Doctor Strange ne surprend pas par son scénario. Encore que, la fin apporte un léger renouveau au genre. C’est bien par la magie et sa formidable introduction qu’il épate et devient par la même le film Marvel Studios le plus visuellement impressionnant. On aurait juste aimé avoir un dernier acte un petit peu plus consistant.

Magique

Reprenant les bases désormais plus que maîtrisées des origin story, Doctor Strange se permet le luxe de réussir à introduire avec brio un nouveau pan de l'univers Marvel, celui de la magie, pour ainsi devenir le film le plus visuellement impressionnant du MCU.

7
Note finale:
7

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