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[Test] Child of Eden


Il est certains titres qui peuvent changer votre perception du jeu vidéo. Child of Eden en fait partie. Laissez-moi vous conter l’expérience nouvelle qu’il m’a offert…



Child of Eden est le dernier né de Tetsuya Mizuguchi, le papa de Rez et de Lumines. Cela fait plus d’un an qu’on avait droit à de sublimes images, de-ci de-là, qui en disaient bien peu sur le gameplay mais dont la beauté faisait rêver. Car une chose est sûre avec « Miz » : il aime contourner les règles du jeu vidéo pour inventer les siennes. Son passe-temps favori est de nous faire redécouvrir le vidéoludisme, avec poésie et talent. Alors forcément, cet Enfant, on l’attendait avec impatience…

Child of Eden est l’héritier spirituel de Rez, pour ne pas dire qu’il en est la suite. Cela se ressent non seulement via l’univers, mais surtout dans le gameplay puisqu’il est (à peu de choses près) le même.

Faisons rapidement le point sur l’histoire : exactement comme pour Rez, tout se situe dans l’Eden, une intelligence artificielle digne d’un Internet du futur et qui regroupe toutes les connaissances de l’humanité. Notre objectif : protéger le « Projet Lumi » (incarné par la muse de Miz) d’une attaque virale, afin qu’il puisse s’incarner dans Eden.


Lumi, c'est elle.


En ce qui concerne les mécaniques de jeu, il s’agit d’un rail shooter où le but est donc : viser les cibles avec le joystick, verrouiller avec le bouton A, et les mitrailler en relâchant le bouton. L’objectif est d’aller jusqu’au bout du parcours en restant en vie. Là-bas nous attend un « boss » dont il faudra déjouer le pattern avant de passer au level suivant.


C'est dans ce genre de niveaux que l'empreinte de Rez apparaît comme une évidence.


Dit comme ça, on se demande ce qu’il y a d’extraordinaire. Tout simplement ce que Miz en fait : un jeu poétique et musical. En effet, chaque cible détruite produit un son. On devine aisément qu’une chaîne de cibles détruites produit une mélodie, en accord avec la musique de fond. Et plus vous marquez de point, plus vous avez de vie, plus les mélodies sont puissantes, harmoniques et présentes, notamment à travers les vibrations de la manette.


La nature, un thème central de Child Of Eden.


C’est tant au niveau visuel, auditif et tactile que vous partez à la découverte d’Eden. Et c’est tout simplement magique. On est transportés corps et âme dans cette explosion de couleurs et de sons… Je n’ai pas les mots pour vous décrire le quasi état de transe dans lequel m’a mise ce damné jeu ! Je crois même pouvoir dire sans rougir que ça ne m’était jamais arrivé à ce point.


Le phénix, certainement mon passage préféré du jeu.


Néanmoins l’expérience est courte puisque Child of Eden n’a « que » 5 niveaux à proposer, chacun représentant un univers bien différent, et dont la difficulté reste raisonnable mais non moindre. En recommençant 2 à 3 fois chacun d’entre eux, une fois qu’on a bien pigé la logique des ennemis et des boss, rien de bien compliqué. Néanmoins, pour ceux qui aiment le scoring et le challenge, un mode défi et des difficultés supplémentaires sont déblocables.


Psychédélique baby !


Je ne vous ai pas parlé de la compatibilité Kinect, tout simplement parce que je n’ai pas le dispositif chez moi. Mais je peux toutefois vous dire qu’au nombre de fois où je me suis faite insulter en disant que je n’avais fait l’aventure qu’à la manette, l’expérience au Kinect doit être au moins aussi transcendantale… Les vibrations en moins.



  • Le fait d’être totalement transporté grâce à la symbiose visuelle / auditive / vibratoire qui nous plongent dans le jeu,
  • L’univers visuel et mélodique, c’est une véritable explosion des sens,
  • Le gameplay ainsi magnifié qui nous sort de nos habitudes vidéoludiques.




  • Une durée de vie vraiment trop courte, comptez deux à trois bonnes heures seulement pour finir le jeu,
  • Tout comme pour Rez, certains resteront hermétiques à cette expérience qui dépendra de votre sensibilité à beaucoup de niveaux,
  • Une (cinématique de) fin un peu trop kitsch à mon goût.






Certains diront que Child of Eden tient plus de l’art que du vidéoludisme, de l’expérience sensorielle que du jeu. Et ils n’auront pas entièrement tort.

Sublime tant visuellement grâce à une HD psychédélique qui  nous en met plein la trogne, qu’auditivement avec les sonorités électro très particulières du jeu, Miz a donné une véritable identité à son titre et nous plonge physiquement dans son jeu. Les vibrations (ou l’utilisation du Kinect, ou les deux) en rajoutent une couche et vous impliquent d’autant plus dans le gameplay : c’est la synesthésie tant convoitée par Miz et portée à son « presque » paroxysme. Hé oui, j’en serais presque venue à vouloir de la 3D pour vivre tout ça au-delà de son intensité actuelle.

Si Child of Eden n’est pas forcément un must have, il est au moins un must play. En effet, au risque d’être rebutés par le fait de payer une quarantaine d’euros pour une expérience aussi « courte », essayez au moins de vous le faire prêter. Commencer Child of Eden, c’est se laisser hypnotiser et le terminer d’une seule traite. Mon seul conseil hormis celui d’y jouer : mettez-vous un casque sur les oreilles pour être vraiment dans votre bulle.

Une tranche de ma vie de gameuse que je ne suis pas prête d’oublier… et qui m’a même donné envie de (re)jouer à Rez !




Child of Eden est développé par Q Entertainment. Il est disponible sur Xbox 360 depuis le 16 juin 2011 au prix conseillé de 42€, et compatible Kinect. Il est également prévu sur PS3 (et PS Move) pour septembre 2011.

Site officiel.


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