
Sociologeek, je l’ai construit et façonné pour raconter un peu ma vie. Mes envies, mes attentes, mes joies, mes peines, mes coups de gueule, mes moments de bonheur etc ….
Mais aujourd’hui je me rend compte que je parle beaucoup de ce que je fais, mais pas tellement de qui je suis. Et je vais un peu détourner le Sociologeek d’aujourd’hui à cette fin.
Thérapie par l’écrit.
Je me suis toujours sentit incompris. Toujours. Non pas parce que les gens qui m’entourent n’ont pas les mêmes références que moi, et qu’il est difficile d’avoir une conversation sur les choses geeks qui m’intéressent avec des non-initiés, mais plus parce que je me suis toujours sentit différent. Pas meilleur ou pire qu’un autre, mais différent. J’ai toujours pensé que ça serait difficile pour moi de véritablement me confier, me livrer à quelqu’un qui me comprenne, et j’avais abandonné cet espoir. Le fait est qu’aujourd’hui j’ai loin d’avoir le physique d’un footballer. 1m69, 112 kilos, une chevelure aléatoire et un air je-m’en-foutiste. Et j’ai décidé de changer tout ça. J’ai essayé tout du moins. J’en suis parvenu à la réflection que je ne pourrais m’entendre qu’avec d’autres geeks, et avait décidé de délaisser les gens « normaux ». Mais au final quelle perte quand je vois les gens intéréssants non-geeks qui constituent mon entourage. Alors pour une fois, j’ai décidé de changer en commençant par une chose éssentielle : mon allure. Alors certes, le coiffeur + un bon coup de rasoir ne me changeront pas tant que ça. Je me suis engagé récemment dans une démarche très difficile, perdre les kilos que j’ai accumulé pendant ma scolarité parisienne (100% Junk Food, 100% Alcool a gogo). Et la tache est dure : 45 kilos à perdre pour revenir à mon poids de forme.
J’ai donc décidé de me faire aider, pour la simple et bonne raisons que je ne savais pas comment m’y prendre, que faire, et quelles étaient les habitudes à perdre. Je me suis rendu à l’hopital de chez moi, pour prendre RDV avec un service spécialisé. On m’avait dit beaucoup de bien de ce service, psychologues, diététiciens, et autres spécialistes. Mais j’était loin de me douter que ces personnes là allaient me changer, et de façon surprennante, me changer en bien.
Moi qui pensait aller bien, être bien dans ma tête, même si différent, moi qui pensait que je n’avais pas de soucis à me faire et que de continuer sur la voie qu’était la mienne me suffisait, et bien c’est quelque chose que je peux dire depuis, j’ai envie d’évoluer, parce que je ne suis pas si différent des autres.
RDV en Psychologie. J’ai tout simplement chialé. Chialé devant l’humanité de la psychologue, qui n’a, à aucun moment posé un quelconque regard accusateur, ou essayé de me juger. Un regard sain, humain, compréhensif, et profondément honnête. J’ai débité ma vie en long en large et en travers, pour me rendre compte par moi-même que je voulais la même chose que tout le monde : être heureux.
Et j’ai changé. Presque grandit. Moi qui m’était enfermé dans l’idée que j’était différent et que je ne souhaitait pas devenir quelqu’un d’autre. Et bien j’en ai maintenant envie, car c’est un défi intéréssant. C’est intéréssant car je ne me repose jamais sur mes lauriers, et c’est pourtant ce que je faisait avec mon train train quotidien, ma routine. Et cet effort de changement, de se dire que je peux faire 15 fois plus que ce que je fais actuellement, ça m’a révélé que je n’était pas si différent que ça. J’était presque enfermé, limité. Et aujourd’hui je part découvrir un monde qui m’était étranger, presque hostile. Et je vais le croquer ce monde là.
C’est peut-être aussi ça grandir, se dire qu’on peut mieux faire, qu’on peut aller au delà de ses objectifs, qu’on peut accomplir des choses par notre simple volonté. Se dépasser pour mieux profiter.
Alors oui, peut-être que je découvre celà un peu tardivement, que beaucoup ont vécu cela en sortant de l’adolescence, et peut-être que je n’avait pas envie de sortir de la mienne. Mais aujourd’hui, je peux réellement le dire, j’ai des défis devant moi, des conseils avisés sur qui je suis et qui je peux devenir, et je pèse mes mots en disant que je renais. Je suis vivant.
VULCAIN !
