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[Kapow!] Justice League : L’autre Terre

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Alors que Forever Evil arrive en kiosque, Urban Comics a la bonne idée de rééditer Justice League : L’Autre Terre (JLA Earth 2 en VO) écrit par Grant Morrison afin de mettre en avant Le Syndicat du Crime. Une très bonne histoire qui avait remis sur pied les parutions DC à l’époque.

Le récit débute par le crash d’un vaisseau spatial dans un champ de blé. En sort Lex Luthor qui réclame à voir les plus grands super-héros de la Terre. Un comble ! Et pour cause, il vient d’une autre dimension, une dimension où tout est inversé. Là bas, les gentils sont des vilains, et vice versa, et les alter-égo de la Justice League sont réunis sous le nom du Syndicat du Crime. Et Morisson ne fait pas dans la dentelle. Il y dépeint un Ultraman (Superman) macho, jaloux et avide de pouvoir, un Owlman (Batman) manipulateur, un Power Ring (Green Lantern) loser, un Johnny Quick (Flash) addict à la drogue et une SuperWoman légèrement nympho sur les bords. Rien que ça. Luthor quémande donc de l’aide à la JLA afin de remettre de l’ordre dans sa dimension. Si seulement c’était aussi simple.





On connaît souvent Grant Morrison pour son énorme travail sur la série Batman. Imbriquant des récits à double (voire triple) sens de lecture, il pouvait parfois perdre son lectorat si celui-ci arrivait en cours de route. Ici le problème ne se pose pas puisque l’histoire est un one-shot plutôt cours. Pour autant, on reconnait l’intelligence du scénariste qui arrive à ne pas nous faire juger totalement négativement cette équipe de bras cassés qu’est ce Syndicat du Crime. Comment ? En s’efforçant de démontrer que ce sont certains événements qui définissent un homme, et qu’au fond de lui, il n’est pas nécessairement mauvais. On retrouve ce sentiment avec le personnage de Owlman, qui n’est pas Bruce Wayne mais son frère qui a été témoin de l’assassinat de sa mère et de Bruce par la faute de son père, devenu depuis Inspecteur de police. C’est donc tout une flopée d’événement qui ont conduit à la création de Owlman. Et l’on se dit que ça aurait pu en être de même pour Batman. Et c’est à peu de chose près la même chose pour chacun des personnages de l’intrigue, à part peut être Ultraman qui est une ordure de première catégorie. Morrison nous décrit aussi une Justice League fragile, qui n’est pas toute puissante. Elle fait des choix, qui peuvent être mauvais, ce qui l’a rend d’autant plus intéressante.

C’est donc bien l’écriture des personnages qui fait de ce récit un très bon one-shot. En effet, le scénario lui, n’est pas bien étoffé et se conclut par un retournement de situation, pas forcément évident, mais obligatoire (non, ce n’est pas pareil, non mais) afin de conclure l’histoire dans le nombre de pages imposé. Justice League : L’autre Terre aurait sans doute mérité d’être plus long. Pour vous dire, il n’y a même pas de confrontation directe entre les deux équipes. Diantre. Côté dessin, ça passera chez certains, mais pas chez d’autres. Les planches de Frank Quitely sont bonnes et dynamiques, mais certains détaillent pourront faire tiquer, notamment ces énoooormes lèvres.





En bref

Justice League : L’Autre Terre est une bonne histoire de Grant Morrison qui s’attache beaucoup plus à la description des personnages et à l’ambiguïté bien/mal qu’à un scénario consistant. On aurait aimé qu’elle dure un peu plus longtemps, afin de palier à ce petit défaut. Passé cela, foncez, c’est de la bonne !

Justice League : L’autre Terre – Morrison/Quitely – Urban Comics – 15€

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