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[Test] Battlefield : Hardline

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Abandonnant l’univers militaire pour celui des flics et des gangsters, EA tente d’étendre sa franchise en confiant la réalisation de ce Battlefield : Hardline à Visceral Games. Résultat : un spin-off assez fainéant.

Cela n’étonnera personne, EA essaie depuis quelques temps d’annualiser ses franchises pour concurrencer son principal rival Call of Duty. La tentative de roulement Battlefield/Medal of Honor n’ayant pas fait ses preuves devant la médiocrité des opus sortis pour ce dernier, l’éditeur n’eut d’autres choix que de se focaliser sur sa poule aux œufs d’or. Mais comment faire quand l’unique développeur DICE est déjà pris sur son Star Wars : Battlefront ? Eh bien, on réquisitionne un studio interne avec un peu de notoriété pour traire la vache à lait ! Ce coup-ci c’est Visceral Games, à qui l’on doit les Dead Space, qui est au commande sur un spin-off de Battlefield tourné vers la guerilla urbaine entre les policiers et les voleurs façon série Américaine. Le mélange s’annonçait plutôt savoureux, il en est tout autre.


Inspecteur Laparesse

La campagne solo se construit à la manière d’une série policière divisée en plusieurs épisodes. Vous y incarnez l’inspecteur Mendoza, flic intègre propre sur lui au passé difficile [insérer autant de qualité que vous voulez], la tête à claque parfaite en somme qui va découvrir que le monde est bien plus dur qu’il ne le pense et que ses collègues ne sont pas aussi gentils et bourrés d’éthique que lui. Chaque protagoniste rencontré est une caricature des personnages de série TV, on citera par exemple le beau gosse sûr de lui, l’asiatique qui maîtrise le Kung Fu, le Nerd, le flic aux cicatrices marquées pour montrer qu’il en a bavé. Tout est présent pour renforcer une impression de kitsch assumé, même les synchronisation labiales aux fraises (sic). Si les campagnes des Battlefield 3 et 4 n’ont pas vraiment marqué les esprits, on espérait qu’avec Visceral Games aux commandes le niveau se retrouverait rehaussé. Eh bien pas du tout. C’est même plutôt chiant. Pour vous dire, c’est aussi agréable à parcourir que de se cogner le petit orteil dans un coin.





Le scénario n’y est pas pour grand chose, même s’il y avait clairement moyen d’imaginer une histoire un peu plus percutante. Ce sont les mécaniques de gameplay qui plombent complètement l’ensemble. Histoire policière oblige, Hardline propose deux manières d’appréhender ses niveaux : à la bourrin ou en mode furtif. Dans ce dernier cas, les développeurs ont repompé le système de marquage de Far Cry pour apporter une approche infiltration. En le surprenant, Mendoza va pouvoir sortir son badge pour menotter un des vilains garnements lorsqu’il aura mis son arme à terre. Cette action n’est possible que devant trois ennemis au maximum en prenant garde de viser chacun des lascars sous peine d’en voir un riposter. En fait, il est possible de finir les niveaux sans tirer le moindre coup de feu, juste en sortant son badge et ses menottes infinies. Paaaassiooooonant. Mais vous êtes en train de vous dire qu’on vous laisse le choix, que vous pouvez décider de courir comme un dératé en fusillant tout le monde. Bande de naïfs. Vous voyez les collectibles ? Eh bien dans Hardline, ce sont des mecs à arrêter. Voilà.

Autre ajout de gameplay : la recherche d’indices. Ben oui, vous êtes flics après tout, il faut bien justifier ça dans le jeu par des ajouts moisis. Dans les faits, lorsque votre manette vibre et que vous voyez un élément en surbrillance, sortez le PDA de Mendoza pour l’analyser. Si c’est trop compliqué pour vous, sortez quand même votre PDA, l’indice le plus proche est indiqué par une flèche. Il y a même la distance. Maintenant imaginez un chapitre complet basé sur ce concept. Un chapitre où vous devez faire des aller-retours dans un environnement vide pour des indices qui ne vous apporteront strictement rien puisque ce sont des collectibles cachés. Vous avez alors une vision du solo de Battlefield : Hardline.





Touché, c’est toi le chat !

Mais bon, hein, un Battlefield, ça ne se joue pas pour le solo. Attardons-nous maintenant sur le multi. Présentés lors la phase bêta du jeu, les modes Heist et Bloodmoney introduisent la formule Payday dans Battlefield. Dans le premier mode, les braqueurs doivent forcer des coffres et ramener l’argent dans leur base. Les policiers eux, doivent à tout prix les en empêcher, soit en dézinguant le porteur d’un sac de fric et en ramenant le butin au coffre, soit en campant comme un malpropre à côté de celui-ci. Ce mode n’est pas sans rappeler le mode Rush des précédents opus puisque que la sécurité va s’intensifier autour des coffres et durcir la difficulté de les approcher pour les braqueurs. C’est vif, c’est nerveux et le ratio kill/death point souvent vers le négatif. Le bon point, c’est qu’il n’y a pas forcément besoin de coordination dans l’escouade, le mauvais, c’est qu’il n’y a pas forcément besoin de coordination dans l’escouade, et que donc il n’y a aucune stratégie. Un bon défouloir. Quant au mode Bloodmoney, il reprend quelque peu la même formule sauf qu’ici policiers et voleurs doivent récupérer le butin dans le même coffre pour ensuite l’emmener à leur base. La subtilité, c’est qu’il est possible d’aller voler l’argent récupéré par l’autre équipe dans son coffre, ce qui est assez vexant lorsque cela nous arrive. Ici la coordination est bien évidemment de mise. La réalité est tout autre, tout le monde court dans tous les sens et l’endroit du coffre est une véritable boucherie où explosent en permanence des grenades et autres molotov. Réussir à récupérer de l’argent relève de l’exploit. A jouer avec des potes, donc.





Dans ses nouveautés, BF : Hardline emprunte deux modes de jeu à Counter Strike : les modes VIP et extraction d’otage. Dans le premier, le VIP est doté d’un unique Desert Eagle. Son but est soit d’atteindre un point d’extraction, soit d’attendre que son équipe ait éliminé l’intégralité de l’équipe adverse. La tension est palpable puisqu’il n’y a pas de respawn possible avant la prochaine manche. Le mode Rescue quant à lui impose aux policiers d’extraire un des deux otages présents sur la map. La non-obligation de sauver les deux permet de ne pas avoir tout l’équipe adverse qui campe autour des otages. Bon, dans les faits, ils le font quand même. Ces deux modes sont plutôt agréables, les parties ne sont généralement pas longues et imposent une véritable stratégie pour pouvoir gagner. Il est dommage qu’à l’heure où j’écris ces lignes, les joueurs ne se soient pas pris d’affection pour ces modes.


Un multi terre à terre

En s’abandonnant aux joies de la guerilla urbaine, Hardline a laissé de côté ses avions pour laisser placer à une impressionnante flotte de véhicules à quatre et deux roues. Voitures de police, fourgons, motos, voitures sportives, vous aurez le choix pour vous déplacer sur la map. D’ailleurs, Visceral Games en a profité pour intégrer un mode de jeu entièrement basé sur la conduite. Dans Hotwire, les véhicules sont des points de contrôle. Plus vous les conduisez, plus vous gagnez de point. Sur le papier, on peut s’attendre à d’intenses courses poursuites. Dans les faits, on se retrouve juste à tourner en rond sur la map pendant que les joueurs à pied essayent de vous exploser au lance-roquette. On passe.

Non, vraiment, le meilleur mode de jeu de ce multijoueur, c’est… le mode conquête. Quelle nouveauté. Mais c’est le seul qui permet de profiter pleinement des 9 cartes du jeu. C’est aussi le seul qui permet de voir que Visceral ne s’est pas bien foulé sur les graphismes. On est loin de la claque des précédents. Certaines textures sont même d’ailleurs franchement laides. Concernant le Levolution, rien de bien foufou à part une grue qui s’effondre, un pont qui s’effondre, une tour qui s’effondre. Si, allez, la tempête de sable sur Dustbowl est impressionnante. En somme, c’est à l’image du jeu, c’est pas dingue et limite paresseux.


En bref

Battlefield : Hardline est un semi-raté. L’idée de base est plutôt bonne, il y avait matière à faire quelque chose de très intéressant dans l’univers de la police. Force est de constater qu’on se retrouve avec un solo mou du genou et des ajouts de gameplay mal gérés voire insupportables en terme d’immersion. Le multi est aussi en demi-teinte. Les modes de type braquage sont un bon défouloir mais n’impliquent peu ou pas de stratégies, on les oubliera assez vite. Le mode conquête s’avère une nouvelle fois être la fer de lance et le plus jouissif à jouer. Symptôme de la paresse du titre, Hardline n’arrive pas à la cheville de son grand frère graphiquement. 

On aime :

  • le côté défouloir des modes braquages
  • le mode conquête

On aime moins :

  • la campagne soporifique
  • quelques modes multi inutiles
  • la paresse niveau graphiques
  • Levolution mal utilisé

Craquez vos PO si :

  • Vous êtes un fan de Hooker

Quittez la partie si :

  • Vous voulez un jeu stratégique
  • Les gros DLC plein pot, c’est pas votre truc
Battlefield : Hardline – Développeur : Visceral Games – PS4/XboxOne/PC/PS3/Xbox360

 

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