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[Critique] Pacific Rim

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Quand Guillermo Del Toro sort un blockbuster c’est déjà un événement en soi. Alors quand il fait s’affronter des robots géants et des monstres, on frétille d’impatience. Que vaut alors ce Pacific Rim ?


Pour combattre les Kaijūs, des créatures monstrueuses sorties du fond des mers en août 2013, un nouveau genre d’arme a été conçu : des robots géants, appelés les Jaegers, qui sont contrôlés en simultané par deux pilotes dont les esprits sont reliés par un pont neurologique. À la veille de la défaite, les forces qui défendent l’humanité n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers deux héros improbables : un ancien pilote, Raleigh Becket et une recrue, Mako Mori qui n’est jamais allée sur le terrain…


Entre hommage et clichés

Qu’on se mette d’accord dès le départ, Pacific Rim est un film cousu de fil blanc, tout est ultra prévisible. Que ce soit avec les tenants et les aboutissants de l’intrigue, l’évolution et le rôle qu’auront les personnages, même le spectateur le moins averti saura d’avance ce qu’il va se passer. Et pourtant, ça ne pose pas réellement de problèmes. En effet, bien que clichés, les personnages n’en sont pas moins attachants, voir totalement badass. Il faut dire que Del Toro a su trouver les acteurs adéquats pour son film. Charlie Hunnam (Sons of Anarchy) campe un héro solide, qui n’en fait pas des caisses. Rinko Kikuchi s’impose d’elle-même comme personnage indispensable. Les acteurs Max Martini et Robert Kazinsky interprètent un duo père/fils qui fonctionne à merveille. Contrairement à celui des deux scientifiques un peu loufoque joué par Charlie Day et Burn Gorman qui en font un peu trop des caisses. Concernant Idris Elba, il est encore une fois impeccable. Un mot sur Ron Perlman, qui ne sert ici pratiquement à rien, mais qui incarne à lui seul la coolitude. Bien sûr, tout ce petit monde aurait pu être servi par des dialogues de meilleurs qualités, un peu moins cucu et plus intelligents, mais encore une fois, ce n’est pas un drame.

Si les défauts évoqués plus haut ne restent que mineurs dans Pacific Rim, c’est parce que Del Toro a créé quelque chose de formidable dans son film : un univers crédible et novateur. Bien sûr, des robots géants qui se foutent sur la tronche contre des monstres, on a déjà vu ça énormément de fois, Evangelion et les Gundam en sont la preuve. Mais le réalisateur réussit à s’affranchir de ces références tout en leur rendant hommage. Mieux, il arrive à rendre cohérente son histoire. La synchronisation neuronale des deux pilotes des Jaeger (les robots) est une idée de génie et est ici formidablement bien exploitée. Del Toro arrive à insuffler quelque chose d’indispensable que Michael Bay n’a jamais réussi à retranscrire avec ses Transformers : une portée humaine. Derrière chaque combat, chaque destruction de ville, il y a des humains. Le spectateur est alors bien plus concerné par les événements puisque les protagonistes ne sont pas de simples victimes, mais bien les acteurs de la défense de la Terre.





Jaeger vs Kaiju

Visuellement, Pacific Rim impressionne. Que ce soit dans le visuel des Jaegers, ces robots plus qu’imposants au design impeccable, que dans celui des Kaiju. Il n’y a pour ainsi dire pas un des effets spéciaux qui ne fait tâche. Peut-être est-ce dû au fait que chaque scène de combat se déroule de nuit, facilitant ainsi la « propreté » des CGI, mais qu’importe, ça en met plein les mirettes. Les combats d’ailleurs, sont ultra lisibles, contrairement aux films Transformers (décidément, Del Toro n’échappera pas à la comparaison) qui nous donnaient un peu le mal de mer. Le réalisateur arrive à capter notre attention du début à la fin, sans temps mort, par des affrontements regorgeant d’inventivité, toujours plus forts, toujours plus puissants. Petit bémol cependant, la scène finale baisse énormément en intensité, c’est un peu dommage.





En bref

Pacific Rim est l’un des blockbusters de l’été, rafraîchissant, novateur, impressionnant, malgré un scénario prévisible et bourré de clichés. Guillermo Del Toro réussit le pari de nous offrir un film à grand spectacle crédible et ultra bien foutu. A moins d’être allergique aux robots géants et aux monstres venus d’ailleurs, courez le voir !

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5 Comments

  • Reply
    alice
    18 Juil 2013 8:00

    je plussoie TOTALEMENT !!!
    (enfin non pas totalement, j’aurai mis un 20/10 pour ce film… mais c’est une fan de DelToro qui parle, donc pas subjectif un brin ;P )

  • Reply
    bob le cowboy
    19 Juil 2013 9:49

    Donc un film au scenar pourri bourré de clichés est un bon film? ah…moi je l’ai juste trouvé nanardesque. Un pur nanar qui a sa place sur nanarland.

    • Reply
      alice
      19 Juil 2013 10:37

      Ah mais un « nanar » / film de genre n’est pas incompatible avec le fait d’etre un bon film à mon avis ;P et Del Toro s’est clairement fait plaisir là-dessus.

      On ne va pas voir un blockbuster comme Pacific Rim pour les dialogues philosophiques, evidemment 😉 mais pour l’entertainment et là, les mechas versus les mechants aliens bein ça m’a totalement satisfaite.
      (bon ok, je suis une vendue, vu que je suis encore fan des Robocop… LOL)

      Après, perso, un film qui m’a énormément déçu par rapport à l’attente et au scenario, c’est Prometheus (qui mérite, à mon humble avis, une place en or parmi les récents nanars)

    • Reply
      Chase
      19 Juil 2013 10:47

      C’est un bon film quand on prend ce film comme il est, à savoir un pur moment de détente. Pacific Rim fait partie des films qu’on ne va pas voir pour leur scénario, parce que c’est clairement secondaire.

      On y va pour voir des robots se foutrent sur la tronche avec des monstres, et en ce sens, c’est extrêmement réussi.

      Alors nanar, si tu veux, mais nanar n’est pas péjoratif.

  • Reply
    Pietro
    27 Juil 2013 11:12

    Et en plus le film est loin d’être con comme je viens de le découvrir en lisant ce blog de philo :

    http://freakosophy.over-blog.com/pacific-rim-le-fantôme-dans-la-machine

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